Titre : Le magasin des jouets cassés
Auteur : Julien Rampin
Édition : Charleston
Genre : Contemporain
Pages : 244
Parution : 12 avril 2022
Un immeuble parisien comme beaucoup d’autres, avec son ascenseur étroit, ses balcons minuscules et sa cour où se croisent les habitants. C’est l’endroit que Lola a choisi pour prendre un nouveau départ après son divorce, avec son fils de six ans, Léon. Ici vit Martine, dont l’appartement en rez-de-chaussée lui permet d’assouvir sa curiosité en épiant la vie des autres, mais aussi Paul-Henry, un vieux monsieur à l’éternel nœud papillon, qui partage sa passion pour la littérature avec ses voisins et ses abonnés sur les réseaux sociaux.
En apprenant à les connaître, Lola va malgré elle faire voler en éclats des décennies de secrets et de mensonges, qui pourraient bien changer sa propre vie…
Ça fait un moment que je voulais découvrir la plume de cet auteur, alors j’ai choisi sa dernière sortie qui me faisait de l’œil. Un titre et une couverture très chouette et un résumé attirant. Je suis ravie de cette découverte.
Lola vient d’emménager avec son fils Léon dans un immeuble parisien après sa séparation. Dans ce même immeuble, on fait la connaissance de Martine qui vit au rez-de-chaussée et passe son temps à espionner ses voisins par le judas de sa porte et tenir le vieux magasin de jouets dans la rue en face. D’ailleurs ce magasin, c’est plus un musée qu’un vrai magasin tant les jouets sont vieux et cassés. Et il y a aussi Paul-Henry au rez-de-chaussée, un vieux monsieur qui ne sort jamais sans son nœud papillon, un passionné de lecture qui a même un blog et un compte Instagram dédiés à sa passion.
Mais Lola ne s’attend pas à être plongé dans des secrets, dans ses origines, parce que finalement, ses personnages ont tous un point commun…
Ce carrousel rassemble à son existence. Un éternel recommencement, cette façon de tournoyer à l’infini, de se saouler de bruit et de lumières clignotantes.
Ce livre est une totale découverte pour moi, je n’avais jamais lu cet auteur et je ne savais pas trop à quoi m’attendre. C’est une belle surprise, même si je m’attendais peut-être à un peu plus (de quoi je ne sais pas trop). J’ai trouvé qu’il manquait un petit quelque chose, sans vraiment réussir à mettre le doigt dessus.
J’ai aimé les personnages, j’avoue que j’ai quand même une grosse préférence pour Paul-Henry. Passionné de lecture, mais pas seulement, il s’émerveille d’un rien, voit toujours le beau dans les choses. Il garde toujours le sourire, il fait de belles phrases, il partage avec tout le monde sa passion pour la lecture, bref mon personnage préféré et de loin de cette histoire.
Puis il y a Martine, à première vue, un personnage détestable, acariâtre et grognon, elle passe sa vie à espionner ses voisins et à leur dire sa façon de penser quand quelque chose la dérange. Mais avec les bons dans le temps que nous offre l’auteur, on comprend mieux pourquoi elle est comme ça, alors à sa manière, elle m’a touchée.
Martine Pichon habille sa solitude d’un manteau élimé de petits riens dérobés aux autres, comme on raccommode à l’infini des bouts de sa vie.
Par contre, je n’ai pas réussi à être touchée par Lola, les passages sur elle m’ont presque ennuyée. Encore une fois, sans vraiment savoir pourquoi, je n’ai pas réussi à accrocher à ce personnage. Heureusement, il y a Léon, ce petit garçon curieux avec ses lunettes au bout du nez. Il est un peu le soleil de ce livre.
Les personnages ont tous un point commun, ils sont vrais, réalistes, ils pourraient complètement être nos voisins. Ils sont simples, ont une vie simple et normale, une certaine routine, comme nous. On peut facilement s’identifier à eux.
J’aime les histoires ou les personnages ne se connaissent pas, n’ont à priori rien à voir entre eux, mais, qui, à un moment donné, vont voir leurs chemins se mêler et c’est parfaitement le cas ici.
Martine et Paul-Henry sont voisins, mais n’ont pas l’air de s’apprécier ni de communiquer, Lola, elle, vient d’arriver dans l’immeuble. Pourtant, l’auteur nous réserve quelques surprises, ces trois-là, ont bien quelque chose en commun, ou plutôt quelqu’un…
C’est grâce aux bons dans le temps que nous pouvons comprendre ce qui s’est passé dans la vie de ces personnages. Les épreuves qu’ils ont traversées, qui font ce qu’ils sont aujourd’hui. J’ai beaucoup aimé ces retours en arrière, à une époque où tout était tellement différent. Une époque où tout s’est joué pour Lola, Martine et Paul-Henry.
Dans ce livre, il y a une aura de mystère, de secret qui plane au fil des pages.
Mais surtout, il y a la plume de Julien Rampin, c’est sans doute ce qui m’a le plus marqué dans cette lecture. La beauté de sa plume, ces phrases aux airs de poésie, l’authenticité de ses personnages et la douceur avec laquelle il mène l’histoire.
Une lecture tout en douceur, avec une magnifique plume, des personnages simples, vraies et proches de nous. Une histoire de destin avec beaucoup de bienveillance, d’authenticité et surtout beaucoup de tendresse.
Les livres sont des messagers. Ils sont porteurs de ce qu’on n’ose pas dire. Ils te parlent de ce que tu ignores de toi-même, et mettent en lumière ces sentiments que tu n’oses avouer à personne. C’est comme ça qu’ils te soulagent. Parce qu’ils viennent te parler de toi, cet illustre inconnu. C’est pour ça que parfois, un livre nous transperce et que jamais, jamais, on ne l’oubliera. Quoi qu’on lise après.