Herbert George Wells (1866-1946) est un écrivain britannique surtout connu pour ses romans de science-fiction comme La Machine à explorer le temps, L'Île du docteur Moreau et La Guerre des mondes. Il est également l'auteur de nombreux romans de satire sociale, d'œuvres de prospective, de réflexions politiques et sociales ainsi que d'ouvrages de vulgarisation touchant aussi bien à la biologie et à l'histoire qu'aux questions sociales. Il est considéré comme le père de la science-fiction contemporaine. L’Homme invisible date de 1897.
Je pensais le dossier Wells classé ayant lu ses principaux romans depuis belle lurette, c’était sans compter sur ces challenges initiés par des blogs, forçant gentiment les volontaires à lire les ouvrages d’un écrivain ou d’un thème bien précis. A cette occasion et à ma plus grande surprise j’ai réalisé que je n’avais jamais lu L’Homme invisible ! Pourquoi, ne me demanderez-vous pas ? Tout simplement, vous répondrais-je néanmoins, parce que très jeune j’avais fréquenté le personnage dans mes bandes dessinées, une série télé en 1962 et ce film avec Claude Rains datant de 1933, ce qui me bloque toujours pour une lecture a posteriori. Voilà, voilà.
Londres. Après de longues années de travaux et recherches scientifiques, Griffin découvre comment rendre un homme invisible, lui en l’occurrence ! Si la science a du bon, elle a aussi ses inconvénients et si l’on n’en mesure pas les conséquences à l’avance, comme Griffin, on se retrouve vite dans de sales draps. Poursuivi par ses créanciers il doit fuir et c’est à poil pour être invisible qu’il leur échappe mais la tenue d’Adam quand on est en hiver et qu’il neige, c’est pas terrible. Et là, l’engrenage fatal se met en branle. Ne pouvant dévoiler son identité à quiconque car inspirant la peur, il vole et frappe des innocents, se lançant dans une folle cavale…
De tous les sujets de SF revenant sans cesse dans la littérature depuis ses inventeurs jusqu’à aujourd’hui, aliens aimables ou pas, personnages dotés de pouvoirs particuliers etc. l’invisibilité me paraît la plus éculée car difficilement renouvelable. Félicitations à H.G. Wells pour l’avoir mise en valeur avec ce roman - et non pas, réellement inventée puisqu’on on en trouve des traces dans les légendes et mythologies - mais il faut faire de gros efforts de nos jours pour retirer de cette lecture le même plaisir teinté d’effroi qu’elle devait déclencher à l’époque de l’écrivain.
Du coup, avec mes lunettes de maintenant, je me suis bien amusé avec les scènes burlesques de bagarres, dignes de Charlot ou de Max Linder, de chapardages où les volés voient les objets s’animer seuls devant leurs yeux etc. En tant qu’adulte, j’ai cru voir au début de l’ouvrage mais à tort par un réflexe de lecteur, une métaphore où cet homme invisible et de surcroit albinos, donc terriblement autre, effraie la société, génère des rumeurs insensées, tout ce sous-texte qui devrait (?) être la marque des bons romans… blablabla… Par contre j’ai vite déchanté sur l’homme, car il va vite s’avérer de peu de morale avant de monter en puissance dans le genre folie délirante « La ville est sous ma domination, à moi, et je suis la terreur ! » Disons-le tout net : l’Homme invisible est un sale mec.
Un très bon roman devenu un classique mais qui aujourd’hui a beaucoup perdu de l’idée géniale de son auteur, même si à titre personnel on peut rêver à toutes les bonnes blagues qu’on pourrait faire autour de soi avec ce pouvoir !