La chorale des dames de Chilbury • Jennifer Ryan

chorale dames Chilbury Jennifer Ryan La chorale des dames de Chilbury • Jennifer Ryan

Éditions Albin Michel, 2018 (460 pages)

Ma note : 16/20

Quatrième de couverture ...

1940. Un paisible village anglais voit partir ses hommes au front. Restées seules, les femmes affrontent une autre bataille : sauver la chorale locale pour défier la guerre en chantant. Autour de Miss Primrose Trent, charismatique professeur de chant, se rassemble toute une communauté de femmes, saisie dans cet étrange moment de liberté : Mrs Tilling, une veuve timide ; Venetia, la " tombeuse " du village ; Silvie, une jeune réfugiée juive ; Edwina, une sage-femme qui cherche à fuir un passé sordide. Potins, jalousies, peurs, amours secrètes... Entre rires et larmes, Jennifer Ryan, s'inspirant des récits de sa grand-mère qui a vécu le conflit depuis un petit village du Kent, sonde les âmes de ce chœur que vous n'êtes pas près d'oublier.

La première phrase

" Mardi 26 mars 1940
Premier enterrement de la guerre, et la chorale de notre petit village n'a même pas été capable de chanter juste. "

Mon avis ...

La promesse d'un roman so british est toujours très tentante. Nous suivons ici, de mars à septembre 1940, le quotidien de plusieurs habitants d'un village anglais. La Seconde Guerre mondiale est là : les bombardements allemands et les rumeurs d'invasion vont bon train. Alors que (presque) tous les hommes sont sur le front, les héroïnes de ce roman n'ont d'autre choix que de se serrer les coudes. Encouragées par Primrose Trent, qui enseigne le chant, elles décident de sauver la chorale du village (dorénavant privée de voix masculines).

La chorale des dames de Chilbury voit ainsi le jour, et entend remonter le moral de chacun (durement atteint par la guerre). En parallèle, Jennifer Ryan nous invite dans les maisons, et donc l'intimité, de chacun des protagonistes.

Edwina, la sage-femme du village ; Venetia qui fait chavirer les cœurs, et sa sœur Kitty ; Mrs Tilling qui tremble pour son fils parti au combat ou encore Sylvie, réfugiée tchèque, vont s'unir et trouver une rage de vivre grâce au chant et à la musique.

J'ai passé un bon moment en compagnie de ce roman choral. Il ne révolutionne pas le genre, non, et la plume de l'auteure n'est pas ce que je retiendrai en premier lieu. Mais ce fut une véritable lecture détente, et j'ai eu l'impression d'avancer dans ce roman comme lorsque je suis une série que j'apprécie (avec ses péripéties, et ce petit côté addictif qui fait qu'on a toujours envie de connaître la suite de l'intrigue).

Jennifer Ryan nous propose ici un format épistolaire. Lettres, journaux intimes ou télégrammes, il nous est donné un aperçu du quotidien de ces femmes qui composent la chorale. Il y a de l'amour, des coups bas, des secrets. L'auteure sait rendre ses personnages attachants, et le récit alterne entre légèreté et gravité, avec son lot d'émotions diverses.

L'histoire m'a vraiment intéressée tant elle nous réserve de multiples rebondissements : des naissances, des décès aussi, du chantage, de l'espionnage, et bien sûr des histoires d'amour et demandes en mariage qui se font et se défont avec cette urgence de vivre face aux attaques allemandes.

Je vous conseille donc mille fois ce roman, surtout si vous appréciez l'ambiance campagne anglaise. Jennifer Ryan s'est inspirée de vrais journaux intimes (écrits pendant la guerre), mais aussi des récits de sa grand-mère, pour donner vie à ses personnages et pour coller au plus près des manières de vivre de cette époque.

Extraits ...

" La musique nous force à nous sortir de nous-mêmes, de nos soucis, de nos tragédies ; elle nous aide à porter notre regard vers un monde différent, plus vaste. "