Auteur : Pierre Thiry
Éditions : auto-édité
Paru le : 11 février 2022
48 pages
Thème : nouvelles
disponible sur le site de l'éditeur
et sur Amazon
J'ai adoré !
Résumé
« Un matin d'hiver, une petite fille regarde danser les nuages. Ils lui font penser à la valse d'Hector Berlioz dans la Symphonie fantastique. Un drame se noue. Peut-on échapper au tragique de l'existence? À Clermont-Ferrand, le lecteur fait connaissance avec une femme mystérieuse: Lia Métonymie. En Dordogne, Apollon, surnommé le coq Léon vous entraînera dans une aventure inattendue. Ce recueil réunit trois nouvelles, trois brèves histoires à lire le soir, pour frissonner, sourire, rêver. Trois aventures pour savourer le plaisir de la lecture. Intercalés entre ces nouvelles, vous découvrirez des poèmes dont elles sont, chacune, un développement potentiel. Avec la publication de ces trois brèves histoires, j'ai voulu expérimenter comment des textes courts peuvent inviter à imaginer des récits plus étoffés, imprévisibles. Ce recueil de nouvelles en est un modeste exemple, parmi d'autres. On pourrait tirer de ces poèmes d'autres intrigues, d'autres romans. La création littéraire est une matière infinie... »
Ma chronique
Merci à Pierre pour l'envoi de son recueil. Avant même de commencer la lecture, j'avais le sourire. Le petit mot qui accompagne le livret ne peut que donner le sourire, ce qui met de bonne humeur avant même de suivre le chemin de ces trois nouvelles qui ne sont pas seules entre ses pages. Sonnets et triolet sont les accompagnateurs de ses mots qui nous laissent un petit gout de bonheur et de béatitude. Le livre est de petit format, agréable au toucher, facile à transporter même si je vais admettre qu'il n'a pas eu le temps de voir du pays. J'aime son aspect et les feuilles un peu granuleuses et épaisses sont solides à chaque page tournée.
3 nouvelles et autres accompagnements sont inscrites. Trois histoires différentes qui ont pourtant une douceur dans l'écriture qui les relient. Je ne parlerais pas de ce que vous pourriez lire, plutôt des sensations ressenties lors de la lecture. Chaque mot est soigné, apporte son poids pour parfaire la phrase. Pierre Thiry aime la poésie, déjà parce qu'il en a écrit des poèmes, mais surtout parce que chacune de ses histoires en est composée. La magie des mots s'installe dans ses récits et il est impossible de ne pas le ressentir. La patience est une vertu et si je ne l'ai pas toujours, les personnages guidés par la main de maître de l'auteur doivent attendre patiemment le dénouement de leur histoire. Chaque nouvelle apporte une réponse à une question que nous pouvons nous poser. Une imagination sans limite mêlant la poésie et la musique. Valse froide n'est pas qu'un titre, il emporte dans son sillage la musique classique de Berlioz entre autre. Des feuilles virevoltant dans l'air frais, des descriptions laissant notre imagination prendre la place et ainsi nous permettant de comprendre que l'eau n'est pas que de l'eau, mais un miroir, un écran sur ses souvenirs.
L'auteur nous promet de frissonner, de sourire et de rêver. Le voyage ne se fait pas attendre, c'est celui de la vie, des années durant, d'une attente, d'un saut non prévu. Chaque récit nous apporte ce sentiment que tout peut arriver, le bien comme le mal, l'envie ou encore la peur. Chaque moment important de la vie passe par une phase et la curiosité n'est peut-être pas un si mauvais défaut. C'est amusant d'imaginer être l'un des personnages et de suivre ses pas pour entrer au final dans ses traces afin de prendre en vol le voyage. Telle la plume qui parcourt des kilomètres alors que son passage aurait dû être bref. Les circonstances ne sont pas toujours des coïncidences. Prenez le temps de vous poser et de regarder autour de vous. Pour ma part j'ai la chance de vivre proche d'une forêt et des feuilles qui s'amusent dans le vent avant d'arriver au sol. Et si cette même feuille ne se posait pas, mais continuait son chemin, jusqu'où pourrait-elle aller ? C'est ce que l'auteur nous laisse deviner, suivre son instinct, laisser son imagination percer le voile devant nos yeux. Chaque mot pesé apporte de la profondeur et de la légèreté. La musique adoucit les mœurs, amène un soutien au cœur en manque de réponse. L'art est un exutoire aux sentiments, aux émotions qui ont besoin de sortir.Les mots volent telle cette feuille que nous suivons du regard, ce nuage qui se forme au-dessus de notre tête pour y former un animal, un souvenir, une musique, une plume. C'est cotonneux, quelque peu féérique par un personnage qui use de métaphores plus complexes, mais ô combien délicieuses. Et puis ces petites notes en bas de pages, oui je les lis, pour avoir plus d'informations, pour mieux comprendre ce que l'auteur veut nous dire, pour aussi sourire lorsque l'auteur vous prend à son propre jeu. Vous pensiez avoir raison, vous imaginiez que c'était la vérité et pourtant rien ne va plus, tout se reprend et la réalité est encore pleine d'ouverture vers une imagination qui ne peut nous laisser devant un mur de briques. Je n'ai pas lu les poèmes dont sont tirés ces histoires, pour tout un tas de raisons dont la principale est que je ne lis pas de poésie pure. Ce livret est différent, il est poétique ce qui m'enchante et que je connais la plume de Pierre qui est tout simplement magnifique. Il m'a permis de voyager auprès des personnages, de vivre avec eux leurs tourments et leurs joies. Le recueil comporte de nombreux thèmes : la peur, la joie, l'attente, la mélancolie, l'art, l'humour. Il pourrait y avoir une suite comme il ne pourrait pas y en avoir, c'est assez surprenant, car ces nouvelles se suffisent à elles-mêmes. L'auteur s'amuse avec la musique, avec les notes, avec la sculpture, l'art tout simplement. Que ce soit par l'écriture ou le ciseau à pierre, l'avenir se dessine sous nos yeux, le sien, le leur, le notre. C'est un jeu de piste qui nous est offert et je ne peux que sourire en refermant le livre sur la lumière du soleil du lion. En conclusion, j'ai passé un très bon moment de lecture. Le récit se lit vite et nous entraine dans un monde poétique et musical. L'imagination de l'auteur est sans limite. Imaginez partir d'un poème pour en faire une nouvelle et pour le coup, multipliez le tout par trois ! Suivre du regard une plume, regarder un nuage ou sauter d'un avion, il n'y a rien de mieux pour sortir de chez soi, par la pensée ou par le physique. Oui, c'est court, mais si vous ne connaissez pas la plume de l'auteur, c'est un bon début pour savoir si vous allez adhérer ou pas. Dans mon cas, j'étais déjà conquise en ayant lu Le Mystère du Pont Gustave-Flaubert il y a quelques années déjà.
Extrait choisi :
« Le scénario n'est qu'une ébauche. Tout est encore possible. Un plan est posé, des idées se frottent es unes aux autres et provoquent un étincèlement qui bientôt deviendra ce feu d'artifice éblouissant, un peu dessin animé, un peu caverne de Platon, un peu caserne plantons, un peu cathédrale aux vitraux bavards.
L'histoire n'est esquivée, elle peut partir dans de multiples directions. On dirait un fleuve qui s'élargit en delta avant de se perdre dans l'océan. Partie d'une source minuscule, ce flux de souvenirs submerge Eve. Cette histoire est la sienne. »