Quentin Mouron est un écrivain canado-suisse né à Lausanne en 1989.
Il est l'auteur de plusieurs romans : "Au point d'effusion des égouts"(2011) qui rencontre un accueil très favorable en Suisse francophone, "Notre-Dame-de-la-Merci" (2012), "Trois gouttes de sang et un nuage de coke" (2015) paru aux éditions de la Grande Ourse ainsi qu'en version poche chez 10/18, Vesoul, le 7 janvier 2015 (2019) et Jean Lorrain ou l'impossible fuite hors du monde (2020).
Quatrième de couverture :
Là où est l'Homme, est aussi l'amour, est aussi le travail, est aussi la lutte. Il revient à Hegel d'avoir liée explicitement les trois, dans un chapitre célèbre de La Phénoménologie de l'Esprit. Il appartient à Marx, par la suite, d'avoir analysé les rapports entre le travail et la lutte; il appartient aux surréalistes d'avoir tiré toutes les conséquences du croisement entre la lutte et le désir amoureux. L'ambition de ce recueil de poèmes est de rendre justice à la triade originaire, qui forme un tout inextricable."[ ...] elle disait que l'existentialisme était la philosophie de ceux qui ont le temps, elle disait que l'existentialisme était la philosophie de ceux qui boivent des cafés crèmes et des bocks et des cocktails à l'abricot, elle disait qu'entre L'Être et le néant et La Critique de la Raison dialectique Sartre avait rencontré les masses qui n'ont pas le temps, les ouvriers qui n'ont pas le temps, les colonisés qui n'ont pas le temps, sauf le temps qu'on leur impose de l'extérieur, c'est-à-dire la cadence, c'est-à-dire le temps mystifié, c'est-à-dire le temps réifié, elle disait que ces masses n'ont ni le temps ni le choix, elle disait qu'elle n'avait ni le temps ni le choix, elle disait qu'elle était fatiguée, elle pleurait le soir, [...]"
Dans ce nouvel ouvrage, Quentin Mouron déserte momentanément les sentiers du récit fictionnel pour arpenter les chemins plus escarpés de la poésie en vers libres et en prose.L'auteur décortique les différentes étapes d'un amour, de ses balbutiements à son extinction. Il brosse des situations où la lutte est au cœur des événements. En amour comme dans le labeur, il décrit un combat de tous les instants qui ne prend fin qu'avec le trépas de l'Homme.
Le présent recueil se décline en quatre parties : Rencontre, Engagement, rupture et vanité.
Des prémices et délices de la Rencontre, de la fusion amoureuse : [...] j'avais noté le soir on promet toujours trop promettre c'est l'imprudence lyrique des hommes promettre c'est faire un pari sur les anges c'est décevoir par avance [...].
Puis du temps suspendu qui reprend son cours. De celui de l'Engagement, brinquebalé par les évènements du quotidien. De lutte en renoncement, de performance en déconvenue : [...] elle s'étaitélancée sous les injures des clients, les kebabs tièdes, le frites perdues, les burgers écrasés, les remontrances, les mauvaises notes, la désactivation, la désactivation pour les pédaleurs enlisés, pour les êtres tombés à côté du monde, à côté du droit du travail, à côté de la dignité humaine, à côté des conventions collectives [...]
Vient le temps de la Rupture, des désillusions : [...] il s'endormait quelques minutes dans son costume trop grand, sur le lit de ses rêves déchirés, sur le lit de ses rêves reprisés, sur le lit de ses rêves mités, sur le lit de ses rêves limités, il s'endormait quelques minutes et il se réveillait ivre et triste [...]
Enfin le cycle s'achève sur Vanité qui dénonce l'inéluctable victoire de la grande faucheuse sur nos vies :
Sous les vitraux sans art
Merci aux Éditions Olivier Morattel.