Un coup de cœur pour ce roman à l'angoisse superbement maîtrisée.
Que cachent réellement ces lieux abandonnés ? Que s'est-il passé derrière ces murs abîmés par le temps ?
Maisons, usines, hôpitaux, rien n'arrête Valentin et Mattéo lorsqu'il s'agit d'explorer ces lieux étranges où le temps s'est arrêté, où la nature a commencé à reprendre ses droits.
L'urbex est devenu leur passe-temps favori, leur passion, peu importe que ce soit dangereux ou illégal, le goût de l'aventure et du frisson est devenu trop fort, indispensable.
Tant qu'ils respecteront les règles, tout ira bien.
A moins que la prochaine exploration ne soit celle de trop...
Une seule question se pose : aurez-vous le courage de découvrir ce qui se cache réellement derrière ces murs abimés par le temps ?
Je voudrais tout d'abord commencer par remercier Sylvain Perrot pour m'avoir proposé son livre en SP via le site SimPlement.
J'en profite pour valider la catégorie n°67 Concernant la plume, je l'ai trouvée agréable et fluide. L'auteur sait jouer avec nos nerfs et balance entre quelques pointes d'humour et de tension, un peu de romance et de l'angoisse. Le lecteur de sait plus que croire. Que se passe-t-il réellement durant cet urbex ? Valentin et Mattéo pratiquent donc l'urbex depuis deux ans. C'est une vraie passion pour eux (ce que l'on ressent pleinement), et ils passent tous leurs week-end à trouver de nouveaux spots. Tous les deux ont aussi un respect profond pour les lieux qu'ils visitent et pour l'histoire qui est la leur. Ils ont des règles auxquelles ils ne dérogent jamais comme, par exemple, ne jamais rentrer de force dans un lieu. S'il y a une ouverture, ils y vont, si c'est hermétiquement fermé, ils repartent. Il ne déplacent rien, ne volent rien, ne dégradent rien. Ils explorent, toujours de jour, s'émerveillent et prennent des photos, c'est tout.
(Livre dont le TITRE comporte au moins un mot étranger entré dans la langue française (week-end, bled, chewing-gum, sushis, sari...) ) du Défi Lecture 2022. Urbex vient de l'anglais urbex, qui est la contraction de urban exploration.
Concernant la couverture, je la trouve parfaitement de circonstance, sombre et angoissante, avec sa porte abîmée. Une couverture simple, mais qui fait très bien son effet.
Le seul point noir au tableau est, pour moi, l'absence de cédille à tous les "c" majuscules, ainsi que quelques coquilles qui auraient facilement pu être évitées.
Avant de commencer ma chronique à proprement parler,
faisons un petit point préalable. Qu'est-ce que l'urbex ?
Alors non, ce n'est pas cette pratique sportive acrobatique qui consiste à utiliser uniquement son corps pour franchir des obstacles urbains ou naturels. Ça, c'est le parkour.
Ce n'est pas non plus aller dans des endroits flippant à la recherche de phénomène paranormaux.
Non. L'urbex, c'est aller explorer (de jour comme de nuit) des endroits abandonnés par l'homme (maisons, hôpitaux, entrepôts, hôtels...). C'est une pratique illégale, mais les urbexeurs, les vrais, ne sont pas des casseurs. Je vais en parler plus bas.
Parlons un peu des personnages. J'ai beaucoup aimé les deux amis dont on sent parfaitement la passion et le respect pour leur discipline. Mattéo est un peu porté sur la bouteille, mais il a de l'humour et n'en reste pas moins un personnage attachant.
Jusqu'au jour où Mattéo organise un urbex surprise pour les vingt ans de son meilleur ami... Un urbex qui va tout changer !
Valentin, qui est celui dont on aura le point de vue à la première personne, est d'un naturel plus calme. Il souffre un peu de sa situation familiale avec un beau-père qu'il n'aime pas et qui ne l'aime pas non plus. Ce dernier ne cesse d'inquiéter sa mère en la polluant avec des articles racontant des accidents d'urbex. Ce n'est pas pourtant qu'il renoncera à sa passion, qui est aussi son refuge. Il aime voir la nature reprendre ses droit sur les constructions humaines durant ses explorations. C'est quelqu'un de posé, de rationnel, ce qui peut donner l'impression, à tort, que rien ne l'effraie.
Il se remet d'ailleurs très difficilement de sa rupture assez récente avec Cassandra, alias Cassie.
Mais parlons un peu d'elle. Je ne m'y suis pas vraiment attachée, déjà de par la faute commise et de par l'excuse bidon qu'elle donne. Même si elle regrette. Je n'ai pas non plus aimé le forcing dont elle a usé, ni son incrustation. Valentin est bien trop gentil. Trop amoureux encore aussi. Même si, au demeurant, elle a un peu des attitudes de princesse, ce n'est pas quelqu'un de méchant ou de sournois pour autant.
Il y a aussi Roxane et son sacré caractère. Même si elle est aussi un peu fautive et qu'elle a tendance à se plaindre, c'est un personnage que j'ai apprécié pour sa franchise et pour sa spontanéité.
J'ai vraiment adoré l'ambiance qui règle dans ce livre, qui transpire presque tout du long de l'histoire, du moins durant les phases d'urbex et plus particulièrement celle de la surprise. On sent le côté interdit, le danger latent, l'appréhension, la peur, mais aussi l'émerveillement. Le tout s'harmonique très bien, même si j'ai trouvé la romance un poil trop présente (mais ça, c'est parce que la romance ce n'est pas trop mon truc), rien de méchant. Cela n'enlève rien à l'ambiance glauque, oppressante et anxiogène qu'à réussi à installer l'auteur. En résumé, je pense que vous l'aurez compris, mais ce livre est un petit coup de cœur, tant pour le sujet de l'urbex que je n'avais jamais côtoyé (même si je le connaissais) que pour le duo formé par les deux amis qui sont complémentaires, que pour l'ambiance angoissante, teintée de passion et d'émerveillement, qui jalonne ce livre. Sans parler de cette fin... Mamama !
Petite mention pour les arachnophobes, les personnages croisent se sacrés spécimens... ^^'
J'ai vraiment adoré la fin, qui m'a filé des frissons. Elle termine vraiment ce roman de façon magistrale, comme il le mérite.
Que vous connaissiez ou non cette discipline, c'est un livre que je vous recommande les yeux fermés !
Pour le dévorer, c'est par ici .