Après trois ans passés en Asie, Dimitri Gallois revient à Thionville, afin de se recueillir sur les tombes de son père et de son frère pour apaiser son âme tourmentée.Mais ce retour réveille de vieilles haines et provoque un regain de violence entre des clans ennemis qui avaient conclu une paix toute relative. Vengeance, trafic de drogue, opium de synthèse, banquier corrompu, mafia albanaise et 'Ndrangheta, Dimitri va-t-il réussir à échapper à cette terrifiante mécanique de mort ? Mécanique mort est un thriller du genre bien noir. Dimitri Gallois revient à Thionville, sa ville natale, après trois ans passé en Asie. Il a fui un passé de drogué. Mais son retour aux sources sème le chaos et provoque un regain de violence entre gangs rivaux... J'ai beaucoup aimé ce thriller d'abord pour sa plume. L'auteur emploie de phrases percutantes, sans ambage. Il déploie un univers froid et sombre presque glauque à l'image de son décor, celui d'usines abandonnées, de villages sinistrés. Un monde froid, au bord de la faillite où les hommes trouvent refuge dans l'alcool ou la drogue. Dimitri constate l'ampleur des dégâts, en pleine crise du Covid. Les gangs ont pris le pouvoir et se disputent le privilège de déverser dans ce monde de misère le fentanyl, drogue de synthèse dévastatrice. Il y a des scènes d'une rare violence dans ce roman, le genre d'images qu'on n'oublie pas. De manière lucide, Sébastien Raizer nous expose les ravages de la drogue sans entrer dans le misérabilisme. Ce qui se joue ici, c'est une diffusion à grande échelle avec une implication de toutes les instances politiques et étatiques du pays. Il est difficile finalement de parler de ce roman d'une noirceur absolue, de cet anti-héros qui tente de se racheter (un peu), de ces personnages à la limite de la folie, tellement réalistes qu'ils font peur. Mécanique mort est une machine implacable, un roman sombre et intense.