Les oracles ont prédit que Troie ne pourra tomber sans la participation d’Achille, mais ils ont également révélé que le héros grec ne survivra pas à la mort d'Hector, fils du le roi troyen Priam. Conscients que cette prophétie se réalisera à un moment ou à un autre, Achille et Patrocle vivent leur amour sans savoir comment les événements vont s’enchaîner jusqu’à la funeste et inéluctable conclusion.
Tout cela est évidemment hyper romancé mais ça fonctionne. Même si la relation fusionnelle des deux amants domine tout le reste, même si on connait d’avance la fin de l’histoire, l’impatience de savoir comment les faits vont être racontés prend le pas sur le manque de suspens. Madeline Miller restitue à merveille l’intensité dramatique des derniers combats, tout autant que l’implacable volonté de vengeance qui conduira Achille à sa perte.
Entre l’orgueil du héros, l’interventionnisme de sa mère surprotectrice, les ruses d’Ulysse, la cruauté d’Agamemnon et l’humanité de Patrocle, chaque personnage est incarné et participe au souffle d’épopée qui traverse en permanence le récit.
Franchement, difficile de ne pas avoir envie de replonger dans l’œuvre d’Homère après une telle lecture !
Le chant d’Achille de Madeline Miller (traduit de l'anglais par Christine Auché). Pocket, 2015. 470 pages. 8,10 euros.