Hamnet, Maggie O’Farrell

Hamnet, Maggie O’Farrell

Hamnet, Maggie O’Farrell, traduit de l’anglais (Irlande) par Sarah Tardy, Belfond, 2021, Lu en poche, 403 pages

J’ai lu pas mal de critiques sur ce livre mais c’est Luocine qui m’a vraiment donné envie de le lire… Je l’avais acheté en poche, cependant il aurait pu rester (comme bien d’autres) très longtemps sur une étagère. Grâce à son article enthousiaste, il en est sorti très vite.

1596. Une petite fille tombe gravement malade. La peste plane sur les habitants de cette petite ville de la campagne anglaise, mais aussi sur Londres où le père de l’enfant, qui n’est autre que William Shakespeare, réside pour monter ses pièces de théâtre.

Nul besoin de connaître l’œuvre de Shakespeare pour apprécier ce roman, qui est centré sur sa femme et ses enfants. Il est probablement très éloigné de la vérité, et peu importe. Il nous propulse dans l’Angleterre du 16ème siècle avec talent.  Le premier chapitre débute sur un petit garçon qui cherche désespérément quelqu’un pour aider sa sœur jumelle, malade. Puis le chapitre suivant raconte la rencontre entre le précepteur (le fameux Shakespeare qui ne sera jamais nommé d’ailleurs) et Agnès (sa future femme et donc la maman des jumeaux), celle qui connaît les remèdes pour soigner les maladies grâce aux plantes, la femme à l’oiseau. Un couple atypique, uni et séparé.

Ce roman est une tragédie. J’ai beaucoup aimé la construction qui alterne entre deux moments de la vie du couple. L’écriture est fluide et implique le lecteur.  A travers ce texte, l’auteure évoque la condition de la femme, celle qui porte et supporte tout, les relations filiales, les relations fraternelles. L’émotion est palpable, on vit aux côtés des personnages, on respire avec eux, on pleure avec eux, on souffre avec eux. C’est riche, c’est fort, c’est dense. J’ai même adoré être emmenée sur les traces de la puce d’Egypte qui aurait apporté la Peste en Angleterre, une véritable épopée ! Une belle réussite !

Si je n’avais pas été conquise par I am I am I am… c’est oublié, je suis réconciliée avec l’auteure !