Tandis que la ville se remet à peine d'une crue dévastatrice, le chantier d'une digue censée la protéger charrie son lot d'imprévus : main-d'oeuvre incontrôlable, courants capricieux, disparitions inquiétantes... Pendant ce temps dans le clan Caskey, Mary-Love, la matriarcale, voit ses machinations se heurter à celles d'Elinor, son étrange belle-fille, mais la lutte ne fait que commencer. Manigances, alliances contre-nature, sacrifices, tout est permis. À Perdido, les mutations seront profondes, et les conséquences, irréversibles.
Pourquoi ce livre ? Voilà une série qui fait parler d'elle depuis maintenant trois mois. Recommandée par beaucoup de médias comme la saga de l'été, je ne peux qu'abonder dans leur sens. A raison d'un tome par mois, je compte bien en venir à bout avant la fin de l'année !
La Digue est la suite directe de La Crue. Après l'inondation de Perdido dont on assiste dans le premier opus, la seule crainte des habitants et professionnels est que ça se reproduise. Alors le conseil municipal met le paquet, dans tous les sens du terme. Voilà de quoi alimenter les tensions entre Elinor, désireuse de préserver la nature dont elle semble tirer parti, et la famille Caskey, notamment la mère qui commence à se sentir esseulée. L'ambiance fantastique redouble de présence, tout comme l'horreur qui se distille dans certaines scènes et qui fait froid dans le dos autant que ça fascine. La frustration de n'obtenir aucune réponse sur Elinor enflé, pourtant j'éprouve un plaisir évident à constater que le mystère perdure, donnant toujours plus envie de se jeter sur la suite. De là, j'ai beaucoup aimé la fin même si je trouve que ça manque de panache. Oserais-je ? En fait, j'ai vraiment hâte de voir si l'offrande promet vraiment une touche d'horreur supplémentaire dans les prochains épisodes !
Je suis franchement satisfaite de voir que la puissance de Mary-Love se retourne contre elle puisque Sister, sa fille, est prête à épouser le premier inconnu capable de l'emmener loin loin de Perdido et de l'influence qu'exerce sa mère. Témoigner de la souffrance de la madre à être abandonnée (enfin pas encore totalement) de tous, c'est jubilatoire ! Autrement j'ai adoré retrouver l'ensemble des personnages, même si Grace m'a paru moins attachante à cause du traitement qu'elle fait subir au pauvre garçon un peu simplet. Oscar se fait plus intelligent, Elinor ne change pas d'un pouce et j'ai bien aimé les personnages secondaires que l'on découvre ou que l'auteur creuse dans cet épisode.
Ça se lit toujours aussi bien. C'est vraiment étrange de plonger dans cet univers et de relever le nez trois heures plus tard, livre fini, sans avoir perçu le temps écoulé. C'est très rare que ça arrive, preuve à quel point l'atmosphère comme la plume sont envoûtantes. C'est très doux et en même temps très sombre et le style d'écriture, la traduction, rendent parfaitement compte de tout ça. C'est léger, comme un bonbon acidulé.
Une bonne suite. Un peu moins bon quand même que l'opus précédent, car il n'y a plus la saveur de la découverte. La fascination est en revanche toujours présente. Entre les personnages au caractère bien trempé et une atmosphère moite et étouffante, j'adore jongler entre ce récit de bourgade et ces nuits horrifiques, le tout porté par une plume entraînante. Rendez-vous le mois prochain pour lire la suite.
16/20
Les autres titres de la saga :
1. La Crue
2. La Digue
3. La Maison
4. La Guerre
5. La Fortune
6. Pluie
- saga terminée -