Tebori (tome 1)
Par José ROBLEDO & Marcial TOLEDANO
Chez Dragaud
Avertissements de contenu : mutilation, mort, sang, sexe.
Yoshi, jeune Japonais turbulent, est placé par son père chez Seijun, grand maître tatoueur. Contre toute attente, le garçon apprend avec assiduité cet art, y compris la technique complexe du tebori. Dix ans plus tard, Seijun confie ses secrets à son élève : ses clients sont de redoutables yakuza, et chaque tatouage a une signification précise, souvent en lien avec des meurtres. Lorsque Yoshi découvre que son amie possède le même étrange tatouage que l’un des chefs d’une puissante famille, son univers bascule…
J’ai été assez surpris, en préparant cet article, de découvrir que Tebori est en réalité une série de trois tomes ! J’ai trouvé que ce premier livre se suffit en effet à lui-même, laissant le lecteur sur une fin ouverte assez douce. Je suis donc très curieux de me plonger dans la suite !
L’art du tatouage au Japon est quelque chose de très ritualisé, avec une histoire riche. En effet, seuls les voyons ont longtemps été tatoués sur l’ile du soleil levant. Les Yakuza en ont notamment fait un art riche en significations. Nos auteurs, avec Tebori, ont su retranscrire cela avec une beauté sans pareil. J’ai vraiment accrocher à cette patte graphique colorée et claire, où chaque case est mise en valeurs. Certaines pages sont spectaculaires, comme celle ci-contre.
J’ai vraiment vécu avec Yoshi, ancien membre d’un gang de motards, placé par son père auprès d’un maître tatoueur, spécialiste du tebori, cette art japonais et traditionnel de tatouer à la main, à l’air de longues baguettes. Les cases sont vivantes, vives et pleines de mouvements ! C’est vraiment un régal à lire.
La narration, quant à elle, m’a laissé les sourcils froncés plus d’une fois. Le temps passe étrangement entre ces pages, on saute d’années en années, de mois en mois, sans réelles indications de comment l’horloge fonctionne. Idem, certains choix des auteurs m’ont sortis de cette histoire pourtant passionnante. Je pense notamment à la relation qu’entretien Yoshi avec Otsuya, surtout sur la fin. Yoshi fait des choix que je trouve incompatible avec ce qu’il s’est passé, ce qui est vraiment dommage.
Pour les passionnés de l’histoire du Japon, qu’elle soit contemporaine, traditionnelle ou spirituelle, je leurs conseille vivement ce premier tome de Tebori qui pourrait clairement se lire seul. J’ai passé un très bon moment.