Sans passer par la case départ – Camilla Läckberg

Par Lison Carpentier @loeilnoir1

J'ai choisi ce titre parmi la collection d'audiobooks proposée par ma médiathèque, j'avoue avoir espéré renouer avec Camilla Läckberg, autrice dont je suis fan pour la série consacrée à Erika Falck, et dont le dernier tome La Sorcière m'avait un peu déçue. Je n'avais rien tenté depuis et me voilà avec cette novella intitulée Sans passer par la case départ, en référence au jeu de Monopoly auquel s'adonne un groupe de jeunes gens, dans une version bien particulière.

Dans une petite ville de l'archipel de Stockholm, quatre lycéens fêtent le réveillon de la Saint-Sylvestre, dans un pavillon huppé. Dans la maison voisine, leurs parents sont réunis et s'alcoolisent copieusement pour l'occasion. Il s'agit là de la bonne société suédoise, avec ses faux-semblants et ses minauderies de marque et ce que l'on cache ou que l'on veut oublier vaut son pesant d'or. Leurs enfants sont nés une cuillère en or dans la bouche mais le prix à payer pour cela les mine, les ronge, et fait d'eux de jeunes adultes irresponsables et ignobles. Ils sont amis d'enfance, riches, prétentieux et désagréables, se cherchent querelle en permanence tout en flirtant les uns avec les autres. Ils s'ennuient et ont appris à jouer à des jeux dangereux: la partie de Monopoly dans laquelle ils se lancent est pimentée par des règles redoutables. " Action ou vérité ", les révélations s'enchainent, ne laissant personne indemne et les situations deviennent de plus en plus périlleuses jusqu'au point de non retour.

Une écoute d'environ 2h30 pour une novella que je n'ai pas trouvé très inspirée. Un huis clos dont les personnages, moches et méchants, ont des griefs envers leurs géniteurs et vont aller jusqu'au bout pour, de façon très solidaire, se faire vengeance. La solidarité au cœur de ce marasme prend soudainement forme envers la pauvre Lyv, jusqu'alors souffre-douleur de ses comparses. Ils sont unis par les liens sacrés de l'amitié, envers et contre tous. Je ne comprend pas comment on peut à ce point se pourrir la vie pour entretenir une amitié d'enfance aussi nocive. Ce qu'ils ont connu avec leurs parents respectifs les a rapprochés, a maintenu leur solide amitié. Soit. Je n'ai pas adhéré à cette histoire bâclée, ces personnages dignes de la téléréalité et à ce dénouement sans surprise. Retour à la case départ donc avec Camilla Läckberg : je préférais sans conteste les romans mettant en scène Erika Falck et ses intrigues bien plus recherchées et convaincantes.