Liban, Brésil, Bénin. Trois pays, trois reportages dessinés pour décrypter trois formes de résistance populaire et de combats portés par des femmes. A Beyrouth, Nidal est une figure majeure de la Thawra, une révolution citoyenne dont le but est de dénoncer la corruption et d’offrir au peuple l’accès aux droits essentiels face à l’insupportable augmentation du coût de la vie. A João Pessoa, ville de l’Est du Brésil, Rossana lutte pour la défense de sa favela face à un projet immobilier qui risque de détruire sa communauté. A Cotonou, Chanceline milite pour le droit des femmes et intervient dans les écoles afin de sensibiliser les élèves et de faire évoluer les mentalités dans une société dominée par le patriarcat. Trois pays, trois femmes, trois combats et partout la même détermination à mener la lutte, à ne pas baisser les bras et à rêver d’un avenir meilleur.
Comme d’habitude chez l’auteur de la magnifique trilogie L’Odyssée d’Hakim, j’ai apprécié ce regard débordant d’humanité, cette humilité, cette curiosité, cette volonté permanente de rester en retrait, de s’effacer face au combat mené par les femmes qu’il interroge, de ne surtout pas faire d’ombre au coup de projecteur qu’il souhaite leur offrir. Le but est à la fois de découvrir les luttes en cours et de les porter à la connaissance d’un public peu au fait de leur existence. Respect, écoute et empathie jalonnent l’ensemble des échanges. Un pavé de 300 pages dont on ne peut sortir qu’admiratif face à de telles leçons d’engagement et de militantisme au féminin.
Les reflets du monde en lutte de Fabien Toulmé. Delcourt, 2022. 336 pages. 24,95 euros.