On était des loups, Sandrine Collette, J-C Lattès, août 2022, 192 pages
« Les gens qui me connaissent disent que j’ai un fond en or seulement il est tout au fond voilà. »
Ce roman, c’est avant tout un ton. Il fallait le trouver ce ton particulier du narrateur, ni trop familier, ni trop lourd, ni trop artificiel. Sandrine Collette a opté pour une ponctuation partielle qui traduit parfaitement les pensées du personnage. On y croit, on le suit, et même si on ne le comprend pas toujours, si on n’acquiesce pas toujours en sa faveur, il est authentique, il est bien incarné. En ce sens, le roman est réussi.
Nous ne connaissons ni le nom de ce narrateur, ni le lieu où se passe l’action, peu importe, nous savons simplement qu’il vit avec sa femme et son fils dans la montagne, dans une nature hostile, sauvage, loin d’une civilisation au sein de laquelle le narrateur ne peut plus vivre, parce qu’il n’est pas adapté aux relations humaines.
Ce n’est pas un énième roman survivaliste, non pas du tout, c’est le roman d’une relation père-fils, une relation presque perdue d’avance, et pourtant… On ne nait pas père, on apprend à l’être, même malgré soi, même quand plus rien ne nous le fait espérer. C’est noir et lumineux, c’est dur et à peine teinté de tendresse, c’est d’une folle puissance.
Je ne veux rien raconter de l’histoire (mais j’imagine que de nombreuses critiques le font), c’est tellement plus agréable de la découvrir par soi-même, tellement plus percutant.
Ce texte est court mais il est efficace !
Merci aux éditions J-C Lattès et à Netgalley pour l’envoi.