Boucle d'or revue par les sept ours nains. (c) Seuil Jeunesse.
Formidable auteur-illustrateur en littérature jeunesse (lire ici) et en bande dessinée ("Spirou", Dupuis), Emile Bravo devient le nouveau président du CPLJ 93, l'association qui organise le Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis (du 30 novembre au 5 décembre cette année). Une annonce qui intervient quelques jours après son anniversaire - il est né à Paris le 18 septembre 1964 de parents espagnols. Il succède ainsi à Ramona Badescu qui en avait pris les rênes en 2019 (lire ici).
Chacun des quatre albums en format à l'italienne convoque sept contes de fées pour les passer à sa moulinette. Il n'est pas toujours facile de les débusquer tous. Les personnages traditionnels en prennent un sacré coup, Blanche-Neige y apparaît en bigoudis, mais qu'est-ce qu'on s'amuse. C'est aussi l'occasion de réfléchir à quelques questions de société que soulève par l'humour Emile Bravo, roi des dialogues, du comique de situation et des dessins enlevés et expressifs. Embrasser une princesse endormie, le surpoids des enfants, les rivalités masculines, la télé... Pour tous dès qu'on sait lire.
"Avant tout, je veux faire rire mes lecteurs. Même ainsi, le message est alors intégré et je compte beaucoup sur l'inconscient des enfants. Pour les dialogues, le mode d'expression propre à la bande dessinée, je mélange phrases bien écrites et langage parlé. Les enfants savent faire la différence. Par exemple, quand le prince s'énerve, il perd son langage châtié."La compilation reprend les aventures selon l'ordre où elles ont été initialement publiées dans la collection "La bande des petits".
- "Boucle d'or et les sept ours nains" (2004). Les sept ours nains découvrent au retour de leur travail une jolie géante endormie dans leurs lits. Comment la déloger? Entre candidats sollicités et héros de passage, le suspense est immense.
- "La Faim des sept ours nains" (2005). Au départ, Emile Bravo pensait ne faire que deux volumes, d'où le titre à double sens phonétique pour cette goûteuse et virevoltante soupe de contes sur fond de famine et d'hiver glacé.
- "La Belle aux ours nains" (2009). "Je ne pensais pas qu'il y aurait un troisième volume", m'avait alors dit Emile Bravo. "J'avais choisi le titre de la faim parce que c'est aussi la fin. Mais je voulais absolument dire aux enfants que la télé, ça ne va pas du tout. Pour moi, les univers proposés aux enfants autant dans les histoires de princes et de princesses que dans celles qui passent à la télé se ressemblent. Dans les deux cas, on y recherche le prince charmant." Du coup, ses sept oursons, petits et tassés, à la démarche un peu raide, se retrouvent dans une prodigieuse saga dénonçant les méfaits de la télévision.
- "Mais qui veut la peau des sept ours nains?" (2012). Encore une petite charge contre la télé et puis les sept ours nains, "ces crétins d'ours nains" comme nous précise l'auteur, vont voir leur chaumière envahie par divers occupants avant de fuir définitivement et de permettre à l'auteur une sortie contre les cirques et les zoos.
Une question glissée l'air de rien. (c) Seuil Jeunesse.