La mémoire de l’eau, Miranda Cowley Heller

Par Krolfranca
La mémoire de l’eau, Miranda Cowley Heller, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Karine Lalechère, Les presses de la Cité, août 2022, 528 pages.

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« Cette maison connaît tous mes secrets. Je fais partie d’elle, moi aussi. »

Vingt-quatre heures de la vie d’une femme et cinquante ans…

Ce roman s’articule autour d’une maison de vacances, une maison de papier faites de lambeaux de carton compressés (The paper palace), dans une nature sauvage entre lac et océan, sous les pins. C’est un lieu mais c’est aussi une atmosphère. L’eau est omniprésente, on se baigne, on transpire, on pêche, on nage, on se trempe, on se noie.

« La surface est immobile, les nénuphars blottis dans leur sommeil circadien, comme s’il n’y avait jamais eu d’orage. Rien ne bouge. Une vapeur rose pastèque enveloppe le monde. »

Vingt-quatre heures pour choisir entre Jonas et Peter, entre un amour de jeunesse jamais épanoui et un amour stable avec son mari et ses trois enfants.

Et puis cinquante ans pour comprendre comment elle en est arrivée là. Avec des secrets bien gardés, des secrets qui ont scellé une amitié ou un amour, des viols, des morts, des déceptions, des renoncements.

La réussite de ce roman est dans sa construction, ses multiples allers et retours entre le passé et le présent qui créent une tension et un suspense certains. D’ailleurs j’ai avalé ce roman très rapidement, avide d’avancer, de comprendre, de savoir, d’avoir des éléments qui éclairent. C’est une multiplicité de petits riens qui font cette histoire, des détails, des petites choses qui n’ont pas l’air d’être importantes, mais notre vie n’est-elle pas faite de drames et de petits gestes du quotidien ? Les personnages n’ont pas tous la même profondeur, parfois on frise la caricature, parfois ils sont très justes dans leur complexité.

Ce n’est pas seulement l’histoire d’Ellie, c’est aussi celle d’une famille éclatée, bousculée, qui se débat dans une eau parfois tumultueuse, parfois nauséabonde, pas vraiment limpide.

Ce livre a de bons atouts.

Merci à Netgalley et aux Presses de la cité pour cet envoi.