Titre : C’est le monde à l’envers !
Auteur : Nicolas Vanier
Édition : Editions XO
Genre : Contemporain / Dystopie
Pages : 384
Parution : 15 septembre 2022
Stanislas est un trader parisien implacable ; Dédé, un SDF un brin poète qui vit en bas de chez l’homme d’affaires. « L’ordre » semble figé à jamais. Et puis, soudain, cette canicule record qui s’abat sur le pays et met le monde à l’envers ! Entre panique sur les marchés financiers, coupure géante d’électricité, pénurie de carburant, le chaos s’installe et jette les familles sur les routes.
Poussés, eux aussi, dans cet exode climatique inédit, Stanislas et sa femme demandent à Dédé de leur bricoler des vélos. Objectif : atteindre l’exploitation agricole qu’ils avaient achetée, en investisseurs branchés, dans le Morvan.
Le voyage est infernal ; l’accueil de Patrick, l’agriculteur qui occupe la ferme, glacial. Entre Stanislas, Sophie, Dédé et Patrick, la cohabitation s’annonce musclée. Mais dans ce monde à l’envers, les certitudes les plus tenaces vont vaciller. Et des amitiés, hier improbables, se nouer pour affronter un cataclysme que tous pensaient impossible.
Avec ce roman plein de rebondissements, l’aventurier et cinéaste Nicolas Vanier revendique l’urgence d’une « écologie heureuse ». Un appel qui prolonge la « sobriété heureuse » prônée par Pierre Rabhi, le paysan philosophe.
Merci Éditions XO pour l’envoi
Quand la maison d’édition m’a proposé ce livre, j’ai tout de suite accepté. Il m’a clairement fait sortir de ma zone de confort et ça fait du bien. Et puis, connaissant l’auteur, je savais à peu près à quoi m’attendre durant ma lecture, mais ça reste une très bonne surprise.
Nous suivons donc Stanislas (Stan), trader parisien, collectionnant les voitures et les gadgets électroniques. Il est hyper connecté, toujours à l’affût de la fluctuation des actions de son entreprise et de la bourse. Il vit dans son monde, ne se soucis guère des populations qui vivent l’exode climatique ni des plus pauvres. Pourtant, il ne dénigre pas son « voisin » Dédé, SDF qui a élu domicile dans une parcelle à l’abandon au pied de son immeuble. Dédé est heureux, il s’est installé son petit cocon dans cette parcelle à l’abri du regard des autres, il a ses poules, son potager, il vit en autarcie.
Mais un jour tout bascule, la canicule dure depuis quelques années, il fait 43 degrés à Paris. Certains pays connaissent une sécheresse depuis deux ans, ce qui provoque l’arrivée de beaucoup de réfugiés climatiques. Mais ce n’est rien comparé à ce qui arrive en ce mois de juin, la bourse s’effondre, l’électricité, l’eau courante et les moyens de communications sont coupés, les stations essence en rupture… C’est l’anarchie à Paris.
Il n’y a pas le choix, Sophie, la femme de Stanislas, décide qu’ils doivent partir tous les trois avec leur fils Jonathan. Elle va donc solliciter l’aide de Dédé, il passe ses journées à remettre des vélos en état, il doit bien en avoir deux à lui prêter…
C’est comme ça que la petite famille prend la route, direction le Morvan, avant cet incident, Stan y avait racheté une ferme à un agriculteur qui n’arrivait pas à joindre les deux bouts. C’est là-bas qu’ils vont trouver refuge. Les grandes villes sont devenues invivables, la violence règne, tout le monde s’arrache les dernières denrées.
Mais le voyage s’annonce encore plus compliqué que prévu et l’arrivée aussi. Ils vont faire face à un agriculteur dur comme la pierre, qui ne veut absolument pas de ces gens chez lui. Il ne sait déjà pas comment il va nourrir sa famille, pas question d’avoir trois personnes supplémentaires. Mais Joëlle, sa femme, si gentille et bienveillante, va installer la famille dans un hangar qu’ils étaient en train de rénover.
C’est le début d’une cohabitation la plupart du temps houleuse, où chacun va apprendre de l’autre et surtout de la nature.
Tout le monde est devenu fou, voleur, tueur… L’homme c’est bien le pire animal de la planète.
J’ai honte d’en être un.
Je préférerais être un ragondin, une araignée, une chauve-souris… n’importe quoi plutôt que cette créature inutile qu’est l’être humain.
J’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, qui m’a fait sortir de ma zone de confort. Ici, nous sommes entre contemporain et dystopie. Un monde où tout a explosé, où il n’y a plus d’eau, plus d’électricité, plus internet… Plus rien. Les magasins sont pillés, les fermes également, tout le monde essaie de sauver sa peau.
Mais finalement, ce sont les hommes qui sont pourtant plus ou moins responsable de ce qui est arrivé. À force de trop tirer sur la corde, elle a cassé.
L’auteur nous montre l’inutilité de certaines choses, que nous faisons machinalement, par exemple poussé les clims à fond l’été, la surconsommation. Même le mode de fonctionnement des fermes où tout est automatisé, tout est sur l’électricité, même dans l’achat des semences qui sont faites pour cette société de consommation.
Pour transformer la fournaise des appartements en fraîcheur, ces machines consomment de phénoménales quantités d’énergie, entraînant elles-mêmes des émissions de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique qui génère ces canicules précoces.
Je savais, bien évidemment, que l’écologie et la nature serait omniprésente dans cette histoire, le thème principal. J’ai adoré la façon dont l’auteur en parle, avec beaucoup d’humour et de pédagogie, sans jugement moralisateur. D’ailleurs dans cette histoire, il y a un peu tous les clans, les bobos, les écolos, ceux qui s’en moquent… L’auteur a choisi de mettre tout ce petit monde ensemble, parfois ça passe, d’autres fois ça clash.
Les personnages sont très charismatiques et plutôt caricaturaux, mais c’est ce qui fait le charme de cette histoire. Mais ils évoluent tous, pendant cette période où l’entraide et la solidarité sont forcément au rendez-vous.
J’ai vraiment tout aimé dans ce livre, chaque personnage, l’histoire de base, la manière dont Nicolas Vanier nous parle de la planète, de ce que nous devrions faire et cesser de faire. Tente de préserver la planète avant qu’elle ne se retourne contre nous, c’est le message qu’il a voulu faire passer dans ce livre.
Je dois dire qu’il fait réellement réfléchir, personne ne veut arriver dans la situation face à laquelle les héros sont confrontés. Il faut comprendre que ce que nous apporte la nature à ses limites, qu’il faut économiser les ressources avant de la préserver.
« L’argent n’a pas d’odeur » dit le proverbe. Le travail de la terre si ! Il pue la crasse, la sueur et tache les mains, mais il vous inonde aussi d’un bien-être que Stan avait jusque-là rarement éprouvé.
La satisfaction de faire soi-même, de se réaliser dans quelques choses d’utile, lui offre un nouveau rapport au monde qui s’approche d’une forme de spiritualité.
C’est un livre que tout le monde devrait lire, il sensibilise à l’écologie, l’environnement, tout en ayant une histoire très sympathique avec beaucoup d’humour et de bienveillance. Si le sujet vous intéresse, je vous encourage vraiment à suivre Stan et sa famille dans cette petite ferme du Morvan. Vous y trouverez beaucoup de bienveillance, de soutiens, de beaux messages et quelques idées pour aider notre belle planète….