Éditions Perrin, 2012 (341 pages)
Ma note : 13/20Quatrième de couverture ...
Elles s'appellent Inessa, Clara, Nadia, Magda, Felismina, Jiang Qing, Elena, Catherine... Ils s'appellent Lénine, Mussolini, Staline, Hitler, Salazar, Mao, Ceausescu, Bokassa. Qu'elles soient filles de noce ou grandes bourgeoises intellectuelles, simple passade ou amour passionné, ils les violentent et les adulent, mais se tournent invariablement vers elles. Épouses, compagnes, égéries, admiratrices, elles ont en commun d'être à la fois triomphantes, trompées et sacrifiées. À leurs hommes cruels, violents et tyranniques, elles font croire qu'ils sont beaux, charmeurs, tout-puissants. Car la sexualité est l'un des ressorts du pouvoir absolu, et les dictateurs ont besoin d'enrôler les femmes dans leur entreprise de domination. Elles dirigent parfois dans l'ombre, sous l'égide de leur Pygmalion qu'elles accompagnent jusque dans la mort. Diane Ducret raconte par le menu les rencontres, les stratégies de séduction, les rapports amoureux, l'intervention de la politique et les destinées diverses, souvent tragiques, des femmes qui ont croisé le chemin et passé par le lit des dictateurs.La première phrase
" "L'état succombe précisément parce que vous laissez succomber les femmes. Cher Hitler, les femmes attendent un futur meilleur..." Emmy Hoffmann, Dresde, 1932. "
Mon avis ...
Diane Ducret est une journaliste française, mais également une grande passionnée d'Histoire. En 2016, j'avais passé un bon moment de lecture en compagnie de Lady Scarface. Ce récit-documentaire nous proposait de plonger dans les années folles pour découvrir le quotidien de certaines épouses (ou fiancées) des grands noms de la mafia d'alors.
Femmes de dictateur s'inscrit dans la même veine. L'autrice nous présente ici des portraits de femmes ayant côtoyé des personnalités peu fréquentables, des personnages sinistres qui ont tristement laissé leur marque dans l'Histoire : Mussolini, Hitler, Mao et tant d'autres. Qu'elles n'aient été que de passage ou qu'elles aient partagé la vie de ces dictateurs, toutes ont peut-être en commun ce côté violent et passionné, mais aussi le goût du sacrifice allié à un attrait puissant pour le pouvoir et l'argent. Si certaines (pas toutes) partageaient totalement l'idéologie de leur cher et tendre, nombreuses sont celles qui y laisseront la vie.
Encore une fois, Diane Ducret nous livre ici un travail de documentation remarquable. Je dois vous avouer que je ne connaissais pas la plupart de ces femmes. J'ai été terrifiée par les époux Ceausescu (tant ils semblent unis jusque dans la folie), glacée par le portrait de Jiang Quing (la quatrième et dernière femme de Mao) qui n'hésite pas à éliminer ses détracteurs ou toute personne l'ayant connue de près ou de loin, faisant alors souvent appel à la torture. Mais avec ce récit aux allures de reportage, on apprend également que Mussolini était un grand séducteur et enchaînait les conquêtes, ou encore qu'Hitler reçut autant de lettres d'admiratrices que les Beatles et Mick Jagger réunis !
Malgré cette mine d'informations, je ressors de cette lecture un brin déçue. J'aurais souhaité y trouver plus de liant, plus d'analyse. Il me manque ce fil rouge qui fait que les chapitres s'enchaînent sans trop y penser. Les portraits de ces femmes se suivent un peu trop vite à mon goût, ce qui fait qu'ils ne se sont pas vraiment imprimés dans ma mémoire. J'aurais préféré que Diane Ducret n'en choisisse peut-être qu'un seul (le plus emblématique) pour chaque dictateur, et que le sujet soit davantage creusé (avec une analyse plus poussée, ou des liens esquissés entre ces différents portraits féminins qui se rejoignent pourtant forcément à un moment donné). Une lecture instructive donc, mais qui n'aura pas déclenché de coup de cœur pour ma part.
Extraits ...
" Difficile d'imaginer le dictateur à la petite moustache dans la peau d'un sex-symbol. Dérangeant surtout. Pourtant, Adolf Hitler reçut plus de lettres de fans que Mick Jagger et les Beatles réunis. "