(Portrait par Elisabeth Alba )
Bonsoir à vous, chères/chers visiteurs, je pense qu’il est temps pour moi, de sortir de ma longue torpeur pour redonner vie à ce blog.
Et c’est donc avec « Halloween, vous avez dit Halloween » qui renaît de ces cendres, sous une nouvelle forme:
Toujours sous l’influence d’un thème effrayant, je ne vous ferai plus une sélection, mais deux chroniques (roman + film), toujours agrémentée de gifs et que j’aimerai vous faire (re)découvrir.
Êtes-vous prêts ? Alors, installez-vous et n’oubliez pas:
– Toujours garder près de soi, tout objet fétiche ou de protection avant de découvrir de nouvelles histoires effrayantes. On ne sait jamais ce qui peut arriver à l’approcher d’Halloween.
Nous continuons sur le thème choisi : « Esprit, es-tu là ? »
Et c’est avec un énorme plaisir que je vais vous parler d’un film culte que j’ai découvert récemment.
Il est temps, pour moi, de mettre en place une ambiance « cozy » pour ce premier film de notre rendez-vous…
« Le carnaval des âmes »: film de Herk Harvey (1962)Synopsis:
« Alors que des jeunes gens jouent à faire la course en voiture, l’auto des filles tombe dans une rivière et les passagères se noient. Seule Mary en réchappe, profondément choquée. Comme elle se rend dans l’Utah pour jouer de l’orgue dans une petite église, elle aperçoit un fantôme au visage cadavérique. Bientôt, elle le voit partout et sent son esprit vaciller. De plus, elle est irrésistiblement attirée par un parc d’attractions désaffecté…»
(Image de Price1984)
Ce n’était qu’une simple course, juste un amusement… Jusqu’à ce que la voiture frappe la rambarde du pont et que l’inquiétude ne se change en une peur effroyable.
Les recherches sont mises en place avec son habituel groupe de badauds qui contemple la scène avec une curiosité morbide. Mais les heures passent et avec les courants forts de la rivière, les chances de retrouver le véhicule et ses occupantes s’amenuisent. Et alors que tout semble perdu, Mary émerge de la rivière et monte sur la berge, l’air hagard…
« Le carnaval des âmes » fait partie de ses films dont vous avez pu voir certaines scènes mythiques, par-ci par là, sans que vous connaissiez la provenance. Ce qui fut mon cas. Souvent cité comme une « pierre angulaire » du cinéma, il était temps pour moi de le visionner. Et c’est, avec une évidence des plus flagrantes, que l’on ne peut que constater de sa grande influence dans ce domaine.
Film à petit budget réalisé par Herk Harvey, il n’a pas connu un succès immédiat. Comme pour certains, il devint culte au fil des années. Avec son côté onirique mêlé à une touche macabre, le spectateur suit les mésaventures de Mary suite à son accident. Sa vie a complètement chaviré et elle semble être poursuivie par un homme au visage lugubre. Sa raison commence à se fissurer: est-ce le fruit de son imagination ou bien un esprit l’a poursuivi ?
L’un des gros points forts est sa mise en scène qui a inspiré de grands noms tels que Georges Romero et David Lynch.
Etrange fantasmagorie, Herk Harvey nourrit sa trame narrative à travers des trouvailles visuelles, précurseurs à l’époque. Que ce soit à travers les jeux de lumière, le choix des cadres dans lequel évolue notre héroïne et de sa bande-son (l’omniprésence de l’orgue, tout en étant un point essentiel du récit, donne une mélopée des plus étranges), ils participent tous à plonger Mary, mais aussi le spectateur, dans une ambiance envoutante. Une véritable chute dans le terrier du lapin !
Côté scénario, il faudra souligner la portée psychologie apportée à ce film. On peut se demander si Mary est vraiment aux prises d’un esprit ou si tout cela découle d’un traumatisme suite à son accident. Cette question est, d’ailleurs, personnalisée de différentes manières:
– par exemple par la présence du prêtre de l’église où la jeune femme a été engagée pour jouer de l’orgue et d’un médecin qui veut lui apporter son aide. Puis il y’a les sentiments de Mary qui, par moment, peut se montrer distance, tout en ayant le ressenti d’être en décalage, voir effacée.
Certes, cela n’est pas traitée en profondeur tels que « Rosemary’s Baby« , « Shining » ou « Hérédité« , mais c’est un trait du récit fort important, car ils brouillent nos repères: quelle est la part de fantasme et la part de réelle ?
Et en parlant de Mary, je ne pouvais pas faire l’impasse sur ce personnage. C’est une jeune femme vraiment atypique pour la période où se déroule le récit:
– Elle n’est pas mariée, indépendante financièrement, ne vivant pas chez ses parents et n’a que faire d’être célibataire. Ce qui est à la totale opposition de ce que l’on attendait des jeunes femmes au début des années 60.
Ce décalage ressenti par notre héroïne et le regard désabusé qu’elle porte à la société semblait bien être là avant l’accident. Et puis, il y’a son obsession pour un parc d’attractions abandonné, dont les accès sont bloqués. Une attirance assez malsaine dont elle ne peut se débarrasser. Qu’est-ce qui se cache ?
Elle est interprétée par Candace Hilligoss qui par ses expressions et son jeu de regard, nous offre une Mary au bord de la folie.
Quant aux autres personnages, celui qui retiendra votre attention, c’est « l’homme en costume noir » qui surgit à chaque fois devant la jeune femme, lui provoquant frayeurs sur frayeurs. Le regard qu’il pose sur elle semble parfois aller au-delà pour se planter dans le nôtre. Troublant, n’est-ce pas ? Et lorsqu’il est accompagné de ses comparses, je peux vous dire que ce n’est guère agréable. Ces êtres blafards, silencieux ont largement inspiré les zombies de Romero. Quant à « l’homme en costume noir », être énigmatique qui vous donne des frissons, on peut dire, sans erreur, qu’il a influencé de nombreux personnages par la suite tel que Bob de « Twin Peaks » par exemple.
Il y’a tellement d’autres éléments que j’aimerais partager avec vous, mais cela n’est pas possible sans spoiler. Alors pour finir ce dimanche en beauté, je vous invite à le voir, en vostfr, sur la chaîne Youtube certifier « Cult Cinema Classics« : il donne accès à de nombreux films anciens, libre de droits. Une belle occasion pour voir découvrir d’autres classiques !
Et après, je dis bien après, avoir vu le film, je vous invite à voir la vidéo de « Demoiselle d’horreur » qui offre une analyse très pertinente à travers une légende mythologique: Pourquoi ai-je aimé ce film?- Pour son impact dans le domaine du cinéma
- Pour son ambiance brouillant la frontière entre fantasmes et réalité
- Pour son héroïne atypique et « l’homme au costume noir »
- Pour sa mise en scène et l’importance de la musique
- Pour m’avoir donné envie de visiter un parc d’attractions abandonné ()
Conclusion:
Je suis vraiment contente d’avoir enfin pu le découvrir et j’espère vous avoir donné envie de le voir, à votre tour. Dans la prochaine chronique, nous repartons sur un autre roman avec une nouvelle thématique que j’ai tirée au sort. Et c’est… « Ne pas jouer avec les forces occultes ». A bientôt !
(Imagine à la une de Philrayart)