Selon le jury, l'album lauréat est un ouvrage conceptuel qui fait bouger les lignes de la littérature jeunesse. Le livre interroge: "Mais comment viennent les idées?", "Est-ce que tu n'es jamais à court d'idées?", "C'est quoi une idée?" En spectateur discret, le lecteur suit le fil d'une pensée... Un sujet original au traitement graphique atypique.
Diplômée des Arts décoratifs de Strasbourg, la lauréate 2022 est à la fois auteure et illustratrice. Edités principalement aux Editions Courtes et Longues, mais aussi chez Nathan et à La Martinière Jeunesse, ses ouvrages sont traduits dans plus d'une dizaine de langues.Dans l'album primé, "Les idées sont de drôles de bestioles", Isabelle Simler prend ses crayons de couleurs pour illustrer, à sa manière, et expliquer aux enfants les chemins que prennent nos pensées. En créant des analogies avec des animaux familiers, elle invente un univers où les idées vivent et évoluent sous nos yeux. Poisson d'argent, silhouette de gazelle élancée ou lièvre prêt à bondir, les idées s'échappent comme des anguilles, émergent comme des têtards, surgissent la nuit comme la biche puis se volatilisent dans la nature. Le narrateur/lecteur suit ainsi le fil de la pensée en train de se faire et décrit la naissance d'une idée. Entre le monde intérieur et l'extérieur, l'idée se balade, joue, se perd et reparaît au moment où l'on s'y attend le moins. Elle connecte le narrateur à son environnement mais peut aussi l'emmener dans un univers fantaisiste et inventé.
Quelques pages de l'album élu. (c) Editions Courtes et Longues.
Rappelons qu'Isabelle Simler avait figuré en 2017 dans la liste des "Best Illustrated Children's Books" du New York Times (lire ici).
Deux autres albums ont été remarqués par le jury du Grand prix de l'illustration: "Petites nouvelles de la révolution", d'Alex Cousseau et Henri Meunier (Sarbacane) et "Le phare", de Guridi (Petit Poulpe).
Les lauréats précédents du Grand prix
- 2021 Joanna Concejo pour "Sénégal" (L'atelier du poisson soluble)
- 2019 Rebecca Dautremer pour "Les riches heures de Jacominus Gainsborough" (Sarbacane, lire ici)
- 2018 Pauline Kalioujny pour "Promenons-nous dans les bois" (lire ici)
- 2017 Beatrice Alemagna pour "Un grand jour de rien" (lire ici)
- 2016 Emmanuelle Houdart pour "Ma mère" (lire ici)
- 2015 Michel Galvin (lire ici)
- 2014 Delphine Jacquot (lire ici)
- 2013 May Angeli (lire ici)
- 2012 Jean-François Martin
- 2011 Zaü
- 2010 Régis Lejonc
- 2009 Anne Herbauts
- 2008 Juliette Binet