Un roman bien écrit et plutôt efficace.
Alain est un frontalier tranquille, amoureux de sa compagne, qui vend ses conseils en communication à des clients suisses. Alors qu'il profite de sa pause pour manger un casse-croûte dans le cimetière des Rois, à Genève, il récupère un objet dans une poubelle publique. Il est loin d'imaginer que ce geste fortuit, associé à d'autres évènements aux conséquences plus létales, va bouleverser sa vie et l'emmener quelque part dans l'inconnu de l'océan Indien.
Je voudrais tout d'abord commencer par remercier la Masse Critique Babelio ainsi que les éditions Gope pour cet envoi.
J'en profite pour valider la catégorie n°42 Concernant la plume, j'ai trouvé celle de Daniel Bouillot agréable et fluide. Elle est agrémentée de quelques dessins et encadrés de journaux qui rajoutent un petit plus au texte. Une chose qui m'a semblée évidente, c'est la passion, sinon l'amour et les bons souvenirs que l'auteur a de ce pays. Cela se ressent dans son livre. J'ai adoré le fait d'avoir le point de vue du personnage principal, plus celui de deux autres, qui gravitent autour de lui. Alain Nyven est un frontalier français de la Suisse qui bosse dans une boîte de communication. Il vit une petite vie tranquille avec sa femme Geneviève, qui veut absolument un enfant de son cher et tendre. Un jour, après un déjeuner solitaire avant un rendez-vous avec un client, il va trouver par hasard, dans une poubelle, un objet qui va complètement chambouler sa vie... et pas que la sienne.De la Suisse en passant par l'Indonésie, dans un voyage forcé pour tenter de sauver sa vie, Alain va devoir composer avec l'inconnu et l'hostilité, mais aussi la beauté des paysages et la gentillesse des habitants. Il nous entraîne avec lui dans une course poursuite entre sites touristiques et vie quotidienne des indonésiens. Il va découvrir la cuisine locale, les choses à éviter, la circulation chaotique et la pollution de la ville, la corruption, les toilettes... S'il avait su ce qu'il allait lui arriver, aurait-il laissé cet appareil photo dans sa poubelle ou, au contraire, l'aurait-il quand même pris ?
(Livre dans lequel une université réelle est citée) du Défi Lecture 2022. Ici, c'est L'Uni de Genève.
Concernant la couverture, je ne suis pas particulièrement fan. Elle n'attise pas ma curiosité. Je me demande si la statue existe réellement et, si oui, de quel pays elle provient, si elle a un lien avec ce livre.
Alain est un personnage que j'ai, somme toute, bien apprécié. Un peu dépassé par les évènements, cela ne l'empêche pas d'avoir une certaine répartie, du sarcasme et un peu de cynisme en réserve. Il frôle parfois le anti-héros, mais sans trop franchir la ligne, à mon goût. Enfin si, en fait, mais je ne vais pas vous dire de quelle façon, pour ne pas vous gâcher la surprise.
J'ai juste trouvé que certaines réactions d'Alain allaient complètement à l'encontre de la discrétion et de la transparence dont il était censé faire preuve.
J'ai apprécié faire ces découvertes avec lui.
J'aurais peut-être aimé un peu plus d'action dans la seconde partie, celle indonésienne, et peut-être quelques phrases dans leur langue natale, histoire de s'immerger encore un peu plus.
Concernant la fin, elle est en demi-teinte pour moi, mais elle ne me laisse pas non plus sur une mauvaise impression, parce qu'elle n'est pas négative pour tout le monde.
En résumé, j'ai passé un bon moment entre les pages de ce livre, dont la lecture fut rapide et agréable, en compagnie d'Alain et de ses péripéties. J'ai apprécié découvrir un peu la Suisse, ainsi qu'un petit bout de l'Indonésie, même si j'aurais aimé en voir un peu plus. Mais, après tout, lorsque l'on fuit la mort, a-t-on vraiment le temps de faire du tourisme ?