Auteur : Luc Marandet
Éditions : Auto-édition
Parution le : 18 Octobre 2017
151 pages
Thème : Polar
disponible sur Amazon
J'ai adoré !
Résumé
« Amateur de détectives privés depuis toujours, l’auteur aborde à son tour le genre avec la création de son personnage bien à lui : Edouard. Vous allez devoir vous attacher à ses basques le temps qu’il résolve, ce qui va devenir vos affaires… » Ma chronique
Je remercie l'auteur, Luc Marandet, qui m'a proposé de découvrir ce recueil de nouvelles par le biais du site simplement. J'aime bien les recueils, surtout d'auteurs que je ne connais pas et c'est donc avec joie que j'ai pu lire la plume de cet auteur et je peux vous assurer que j'ai passé un bon moment, court certes, mais bon. Si la couverture du livre ne paye pas de mine, les nouvelles donnent le sourire malgré les thèmes abordés. Enquêter sur les gens, sur des faits étranges (pas de paranormal), des événements peu communs, Édouard a de quoi faire et nous entraine dans son sillage. Car il va vite le bougre, même s'il n'est plus de la première jeunesse et qu'il a changé de métier pour devenir détective. 8 chapitres dont 7 enquêtes et le premier qui nous donne succinctement une présentation de notre cher Édouard. Les enquêtes se suivent et ne se ressemblent pas, pourtant i y a un fil conducteur et ce n'est pas uniquement le fait que Édouard est un enquêteur, mais plutôt que son patron Étienne connaisse du monde, du beau monde et que chacun essaye de tirer la couverture à soi. Pour chaque enquête, Édouard va devoir chercher le plus loin possible afin de dénouer le piège en somme. Certains tentent de faire croire à une disparition non voulue, tandis que d'autres sont au cœur de problèmes plus gros qu'eux. Quelque chose vient bouleverser le quotidien de ces hommes et femmes et c'est à lui de découvrir ce qui se passe réellement. Une histoire de chien, un homme trop fidèle, la fille et la secte, trafic suspect, étrange affaire, embrouille sur la côte d'Opale et panique au haras. Dans chacune d'entre elle, il se passe un événement qui met sur le chemin de notre détective plus en herbe une belle plante la plupart du temps. Cela me fait penser aux séries des années passées (j'ai un doute sur le 30 ou 50, mais vous voyez où je veux en venir, pas vrai ?) Un détective qui a un peu de bouteille, doué dans les rapports humains, non impressionnable et qui cherche le tout pour le tout qui n'a pas les yeux dans sa poche et aime regarder les femmes qui viennent à lui. Et il n'a pas tort ! Les enquêtes se suivent dans le temps, il ne s'agit pas de souvenirs mélangés à proprement parler et nous le suivons jusque dans ses vacances où même là, il ne s'arrête pas de fouiner, en tout bien tout honneur, surtout lorsqu'il s'agit d'un meurtre. Notre personnage principal est très agréable à suivre, avec ce petit ton d'humour sans en avoir l'air et ces moments sans gênes pour lui lorsqu'il découvre ce qu'il s'est passé. Il ne manquait plus que "ma femme m'a dis" pour l'imaginer avec un long imper, habit qu'il ne porte jamais par ailleurs. Édouard ne se laisse pas conter fleurette et va au cœur des problèmes afin de rétablir l'ordre sans aller jusqu'à l'au-delà de l'enquête, comme dans les enquêtes de Columbo. Les nouvelles sont rapides et pourtant elles sont posées avec le questionnement, le début et la fin de l'histoire. Que ce soit un chien perdu, des bruits suspects dans des couloirs ou escaliers, ou même des meurtres, Édouard reste le même. Il écoute, s'amuse en filature, intervient au moment opportun afin de faire frissonner celui ou celle qui est dans le déni. Divers thèmes font leur apparition par le biais des personnages secondaires : la peur de perdre l'autre, celle de se retrouver sans rien, de voir son secret s'éventer, un peu de mélancolie, des parents qui ont peur pour leurs enfants. La peur est très présente sous différentes formes et bien amenée. Plus nous avançons dans les enquêtes et plus nous comprenons que chacune d'entre elles monte d'un cran. Entre un chien perdu et la mort d'un homme, l'escalade est bien là et notre enquêteur va devoir remonter les manches. Ce que j'ai apprécié c'est de voir notre "héros" dans diverses situations tout en gardant son humour. C'est grâce à ce mélange que le recueil se lit très rapidement et j'espère qu'une suite sera donnée un jour. Tienne est un personnage qui semble entre le marteau et l'enclume, lui qui connait tellement de monde qu'il doit des services et inversement aux autres, cela le met lui et surtout son employé dans une panade où les 48h sont souvent de mises. Entre deux enquêtes nous avons un lien qui revient et c'est très agréable de savoir ce qui est arrivé au coupable. En conclusion, un recueil qui pourrait presque s'apparenter à un livre sur les enquêtes d’Édouard. Un peu plus de lien entre elles auraient été un plus. La vie de notre détective n'est pas de tout repos et il est capable de nous entrainer dans ses bagages en vacances pour filer un chemin tortueux. Les enchainements sont rapides et le dénouement également. Il suffit d'un mot ou d'une attitude pour que notre Édouard comprenne le fin mot de l'histoire. Une plume légère pour des cas plus ou moins graves.
Extrait choisi :
« Personne ne connaissait vraiment le monde du sixième étage, c'était une zone inconnue, on avait tiré un trait entre les deux communautés.
Ensuite, dans ma chambre de bonne, j'ai parcouru un hebdomadaire en début de soirée et j'ai attendu. Encore et toujours. La solitude me pesait, pas moyen d'écouter la radio, la télé ; j'étais à l'isolement et je trouvais la mesure injuste !
J'ai dû m'endormir vers deux heures du matin, dès que la chaleur s'est dissipée en totalité, et je n'ai rien entendu de la nuit. Pas un bruit, pas un signe, pas un souffle, à me demander si je n'étais pas tout seul à l'étage. Au petit matin, il m'a semblé qu'on actionnait une chasse d'eau, et le silence a repris ses droits. »