La princesse au petit moi – Jean-Christophe Rufin

Par Lison Carpentier @loeilnoir1

L'Europe revisitée par J.C Rufin, une fantaisie qui lui va très bien, avec une bonne dose d'humour, parfait pour passer un agréable moment avec l'écoute de ce roman policier décalé. En plus des cinq micro-états que sont Andorre, San Marino, le Liechtenstein, Monaco et le Vatican, il en existe ici une supplémentaire: la principauté de Starkenbach. C'est ce que va découvrir le consul de France Aurel Timescu dans cette nouvelle enquête, la quatrième et à dire vrai je n'ai pas lu les précédents tomes, je ne peux donc pas faire de comparaison, toutefois cette découverte atypique et savoureuse m'a beaucoup plu.

Sur la recommandation d'un de ses anciens ambassadeurs, le consul Aurel Timescu est prié de se rendre dans la Principauté de Starkenbach, un minuscule territoire niché au cœur des Alpes. Sur place, il rencontre le prince Rupert qui lui demande d'enquêter sur la disparition de son épouse, la princesse Hilda, qui règne par héritage sur ce micro-état. Celle-ci, la cinquantaine, engagée dans l'aide humanitaire et à la recherche de mécènes pour financer ses oeuvres, ne donne plus signe de vie depuis trois semaines. Entre la Principauté, Paris et la Corse, le petit consul, pianiste mal fagoté et grand amateur de vin blanc, mène l'enquête en compagnie de Shayna Khalifa, la collaboratrice de la princesse, une Kurde syrienne opposante au régime d'Assad...

Un récit que j'imagine volontiers transposé en dessin animé ou en bande dessinée : Aurel Timescu, un petit bonhomme maladroit, assez timoré, figure même de l'anti-héros, est toutefois un pianiste virtuose que l'on trouve ici très inspiré par l'effarante Shayna, dont le truculent portrait est des plus désopilants. De leur efficace complicité vont naitre des situations cocasses et des dialogues savoureux. J'en viens à la lecture à haute voix de ce roman par l'acteur Vincent de Boüard, dont le timbre correspond parfaitement au personnage de Aurel Timescu ainsi qu'à l'atmosphère anachronique de la principauté. Beaucoup d'humour, un brin de mystére et une imagination débordante constituent les élèments clé de ce roman divertissant.