Angleterre, XIXe siècle. Adrian Meredyth est un artiste très en vue de Londres. Toujours suivi par son fidèle valet, il va de mécène en mécène en évitant soigneusement la vie mondaine qu'il abhorre. Malgré tout, il ne peut échapper aux réceptions raffinées de son bienfaiteur du moment, Lord Pelham. Mais alors qu'il y assiste à contrecœur, son hôte est assassiné et exposé dans une mise en scène macabre. Le meurtrier semble doté de capacités extraordinaires, et son identité risquerait de faire surgir les ombres de jadis... Une nuit, dix ans plus tôt, a bouleversé la vie de l'orphelin crasseux qu'Adrian était alors. Cette nuit qui a fait de lui un aristocrate exaucé, non seulement par le talent, mais également par un véritable démon à la langue bien pendue. Le discret valet qui l'accompagne partout n'est autre que Melmoth, l'un des seigneurs de l'Enfer, à qui il a abandonné son âme en échange de sa servitude. L'artiste décide de mettre à profit cet incroyable pacte pour traquer l'assassin, quitte à déraciner un passé tragique. Au croisement de Penny Dreadful et du Portrait de Dorian Gray, l'enquête morbide de La Rose des carcasses nous projette un tableau victorien aussi sublime qu'horrifique, aux côtés fantasques d'un démon malicieux, d'un esthète misanthrope et d'un dandy frivole. À savourer !
J'ai lu ce roman en tant jurée pour le prix des auteurs inconnus.
L'histoire commence à Londres au XIXe siècle. Adrian, un garçon des rues de onze ans, assiste à l'enlèvement d'une jeune femme et à la cérémonie où elle est sacrifiée afin d'appeler un démon. Ce jour-là, il passe un pacte avec le démon Melmoth à qui il abandonne son âme contre sa servitude.
Dix ans plus tard, Melmoth est toujours aux côtés d'Adrian qui est devenu un artiste renommé. Alors qu'Adrian assiste une fois de plus à contrecœur à une soirée mondaine, son mécène est sauvagement assassiné...
Ce fut à l'heure du crime que le ciel londonien, perpétuellement noirci de smog, revêtit un manteau de plus sombres ténèbres, tissé par la fumée qui s'élevait de l'église en proie aux flammes. Enflées, rubéfiées, purulentes de leur sacrilège festin, les langues de feu léchaient, dans leur inexorable ascension vers le toit en flèche du lieu saint, ses murs peints à la chaux - de ce blanc immaculé qui donna son nom au quartier de Whitechapel.
Au début, l'intrique démarre sur les chapeaux de roues avec la rencontre d'Adrian et du démon Melmoth, mais malheureusement l'intrigue se met par la suite à stagner pendant plusieurs chapitres pour finalement redémarrer tout doucement en marquant de nouveau plusieurs temps d'arrêt.
Du coup, le rythme est complètement haché et cela m'a fait sortir de ma lecture à plusieurs reprises et m'a empêché d'être totalement embarqué dans l'histoire qui pourtant dans l'ensemble est très intéressante.
Si le rythme de l'intrigue ne m'a pas du tout convaincue, le cadre de l'histoire lui m'a beaucoup plu. L'autrice fait de très belles descriptions de la société aristocratique à l'époque victorienne. En plus, Wilhelmina Wilder utilise un vocabulaire riche et soutenu qui colle parfaitement à l'époque. C'est une lecture assez exigeante qui aura enrichi mon vocabulaire.
Lui-même était vêtu à sa façon, très personnelle, qui le rendait visible à trois lieues - d'un costume zinzolin, avec une lavallière de satin mauve dont le noeud bavochait sur sa poitrine, émaillée de broches en or et turquoise formant sphinx et chimères. N'importe quel autre individu, accoutré de la sorte, eût semblé grotesque et vulgaire ; le jeune Français avait toutefois, outre une élégance naturelle indéniable, le charme distingué, l'insolente désinvolture d'un dandy véritable, qui lui permettait de porter avec assurance et chic les tenues même les plus audacieuses.
Quant aux personnages, ils sont travaillés et ils ont chacun des caractères différents et complémentaires. J'ai beaucoup aimé le cynisme de Melmoth, mais pour un démon, je l'ai trouvé par contre trop doux et pas assez démoniaque.
En bref, un avis mitigé pour cette lecture qui avait pourtant tout pour me plaire. L'histoire est intéressante, les personnages travaillés, la plume de l'autrice colle parfaitement à l'époque pendant laquelle se déroule l'histoire, mais le rythme est complètement haché et m'a fait sortir à plusieurs reprises de ma lecture.