Forrest Gump est né idiot, un test de QI le prouve. À l’école, apprendre avec les autres est impossible, il passe un peu de temps dans un institut “pour des gens comme lui”. Son physique est cependant impressionnant et Forrest est recruté par l’équipe de football du lycée puis celui de la fac. Des stratégies pour qu’il réalise ce qu’on lui demande sur le terrain sont mises en place pendant des mois car Forrest ne comprend pas ce qu’on lui demande de faire. C’est le début de ses aventures.
Lorsque trop de mauvaises notes le renvoient de l’université, il devient une recrue idéale pour le Vietnam. Forrest rencontre deux présidents des États-Unis, participe à une expérience qui l’envoie dans l’espace et jusque chez une tribu cannibale. C’est aussi un grand joueur d’harmonica et d’échecs, il résout les plus difficiles des équations en un temps record (c’est tellement évident !), est embringué en politique, tourne dans un film avec son actrice favorite et devient même champion de catch. Les péripéties se suivent, s’enchaînent parfois à vitesse folle, sont folles et ne se ressemblent pas.
Ce qui ne change pas chez Forrest, c’est ce rêve d’appartenir, un jour et pour toujours, à Jenny, l’amour de sa vie, et d’avoir son propre crevettier. Parmi ses rencontres, celle avec Bubba, qu’il rencontre au lycée et avec qui il se retrouve au Vietnam, et celle avec le lieutenant Dan, un cul de jatte.
Forrest Gump est peut-être mieux connu du grand public sous les traits de Tom Hanks dans le film culte de Robert Zemeckis. L’adaptation utilise la substantifique moelle du roman de Winston Groom, mais laisse derrière elle le côté surréaliste du livre. Les paroles parfois vulgaires de Forrest et sa carrure ont également été oubliées. Cela, pour le plus grand bien du scénario, évidemment. L’écrit n’est pas l’image et il y avait là de quoi faire passer des messages tout en ancrant l’histoire dans un déroulé plus crédible.
L’ouvrage de Winston Groom montre les travers et les absurdités d’une société, ici la société américaine, à travers les aventures rocambolesques de son héros, face au bien et à l’intelligence dont les humains sont capables. Les Hommes ne savent d’ailleurs jamais vraiment de quoi ils sont capables, tentent-ils de percer le mystère de leur potentiel ? Les passages évoquant la guerre du Vietnam sont, eux, bien réalistes et agissent comme des coups de poings.
Forrest nous rappelle à quel point le monde est fou, violent, irrespectueux, illogique, inhumain et qu’il faut des armes pour l’affronter. Forrest a choisi de profiter de la vie, de bien faire, de ne pas faire de mal, de dire ce qu’il pense, de mettre ce qu’il faut en œuvre pour réaliser ses rêves. Il a conscience de qui il est, de ce qu’il est, s’assume et accepte tout ce qu’on lui donne. Il n’échappe pas à l’exploitation de son image, est prisonnier de ses faiblesses. Mais il est d’une résilience à toute épreuve. Forrest Gump redéfinit l’intelligence, la richesse et le bonheur. La satire est jouissive, la critique puissante ; les réflexions et les leçons sont grandes et nombreuses.
Présentation de l’éditeur :
“Être idiot, c’est pas un cadeau, vous pouvez me croire”, dit Forrest Gump. Peut-être, mais cela ne l’empêche pas de devenir successivement star d’une équipe de football universitaire, héros de la guerre du Vietnam, fantastique joueur d’harmonica ou encore champion de ping-pong, et même astronaute pour la NASA. Tout au long de ces extraordinaires aventures, Forrest accumule les gaffes les plus retentissantes, observant la folie du monde avec l’ingénuité d’un enfant et une résilience hors du commun.