Joffrine Donnadieu. (c) Francesca Mantovani/Gallimard.
Le prix de Flore 2022 a été attribué ce jeudi 10 novembre, au troisième tour de scrutin par huit voix contre quatre à Emma Becker ("L'inconduite", Albin Michel) à Joffrine Donnadieu pour son deuxième roman, "Chienne et louve" (Gallimard, 352 pages). On y retrouve Romy, vingt ans maintenant, déjà rencontrée dans le premier roman de l'auteure, "Histoire de France", où elle avait neuf ans et avait été abusée par France, une femme supposée veiller sur elle.
Présentation de l'éditeur.
Romy, vingt ans, arrive à Paris avec le rêve d'être comédienne. Pour subsister et payer le Cours Florent, elle travaille dans un club de strip-tease à Pigalle. Odette, vieille fille de quatre-vingt-neuf ans, la loge contre un loyer modique et un peu de compagnie. String à paillettes et crucifix devront faire bon ménage. Deux femmes s'apprivoisent, entre chien et loup. Elles nouent une relation faite de fascination et de dépendance, se renvoyant en miroir leurs corps meurtris, leurs solitudes, leurs folies, leurs enfances volées et surtout leur désir de vivre. Dans cette emprise mutuelle, jusqu'où seront-elles capables d'aller?
On retrouve ici la puissance viscérale de l'écriture de Joffrine Donnadieu, qui décrit avec acuité la violence des rapports sociaux, l'apprentissage du théâtre, la vie des corps.
Pour en lire en ligne le début, c'est ici.
Le Prix de Flore a été fondé en mai 1994 par Frédéric Beigbeder et Carole Chrétiennot, à une table du Flore, dans le but de couronner un auteur au talent "prometteur". Les critères de sélection sont l'originalité, la modernité, la jeunesse. Le lauréat reçoit un chèque de 6.100 euros ainsi qu'un verre de Pouilly gravé à son nom, à consommer sans modération durant une année au Flore.
Jury: Frédéric Beigbeder (président), Jacques Braunstein, Manuel Carcassonne, Carole Chrétiennot, Michèle Fitoussi, Jean-René Van der Plaetsen, François Reynaert, Jean-Pierre Saccani, Bertrand De Saint Vincent, Christophe Tison, Philippe Vandel, Arnaud Viviant.