Des crocodiles sur le bitume – Diane Frachon

Des crocodiles sur le bitume – Diane Frachon

Titre : Des crocodiles sur le bitume

Auteur :  Diane Frachon 

Édition : Hugo Roman

Genre : Contemporain

Pages : 255

Parution : 20 octobre 2022

Des crocodiles sur le bitume – Diane Frachon Des crocodiles sur le bitume – Diane Frachon

Lorsqu’une semaine avant Noël, Adèle se réveille frigorifiée dans un camping-car pas franchement étanche, elle remet à nouveau en question sa soudaine démission d’un grand cabinet d’audit new-yorkais. Cette jeune normande, qui a coché toutes les cases d’une vie de série américaine à succès, a dévalé les quarante étages de sa tour de Manhattan pour un roadtrip sans roue de secours. Poussée, et quelque peu pressurisée, par son ami galeriste Ernesto, Adèle veut se convaincre que sa vie peut changer. Elle prend le volant jusqu’à Détroit, seule, à la recherche de bâtiments plus ou moins désaffectés à photographier. Que ce soit dans un caddie de supermarché ou une piscine infestée de créatures suspectes, elle s’efforce d’agir en aventurière déterminée mais se sent globalement assez terrorisée.

De lourds flocons saupoudrent sereinement sa route, des réverbères d’Alphabet city jusqu’aux forêts de Pennsylvanie : le type de forêt, transie elle aussi par le froid,  » d’où l’on s’attend à voir débouler à chaque instant des bestioles plus ou moins féroces ou ahuries, style cerf, petit lapin ou tyrannosaure. « 

Des crocodiles sur le bitume – Diane Frachon

Merci beaucoup à Diane pour l’envoi

Comment résister à cette couverture, ce titre et ce résumé… J’ai tout de suite accepté de lire ce livre quand l’auteure me l’a proposé. Je ne regrette pas, c’est une très chouette histoire.

Adèle, normande d’origine, est depuis quelque temps à New-York, elle vit en colocation et travail dans une grosse boîte qui réalise des audits. Ce n’est pas le boulot le plus épanouissant, surtout pour Adèle, elle vient travailler pour travailler et aspire à autre chose. Alors un jour, sur un coup de tête, après plusieurs heures supplémentaires seule dans l’immeuble, qu’elle décide de glisser sa démission sous la porte de son patron (antipathique le patron évidemment). C’est à ce moment qu’Enersto, un de ses amis, lui propose une place d’exposition dans sa galerie, qui aura lieu quelques semaines plus tard.

C’est comme ça qu’Adèle se retrouve sur les routes, dans un vieux camping-car emprunté avec son appareil photo, en quête de lieux abandonnés.

Après dix minutes de concentration pour ne pas tomber dans les pommes (normandes), la banane (chinoise) pouvait être considérée comme mûre.

Même si j’ai eu un peu de mal à me glisser dans le début de l’histoire, j’ai beaucoup apprécié ce livre. C’est un livre qui fait du bien, un poil loufoque (ça je l’avais compris avec la couverture et le résumé), c’est exactement ce que j’en attendais.

Je me suis beaucoup retrouvée dans l’héroïne, forcément, étant photographe, je comprends toutes les phases qu’a vécues Adèle. De l’inspiration au manque d’inspiration, du succès potentiel aux échecs et embûches qu’elle va rencontrer sur sa route. Je l’ai trouvé très attachante, elle est très gentille et malgré les énergumènes qu’elle rencontre au cours de son voyage, elle reste toujours polie et aimable. J’ai aimé cette héroïne un peu maladroite qui rêve de liberté, qui rêve de vivre de sa passion. Mais surtout, j’ai aimé son côté maladroite et chat noir, il lui arrive toujours des choses improbables, pour notre plus grand bonheur.

J’ai aimé cet aspect art, j’aime beaucoup l’urbex dans les histoires, ici, nous sommes plongés dedans. J’ai particulièrement aimé la visite de l’ancien hôpital psy. J’ai trouvé très réaliste, tout ce qui touche à la photographie, j’ai toujours un peu peur quand c’est abordé dans les livres, ici, c’était vraiment bien.

Évidemment, dans cette histoire, il y a un côté très loufoque, les crocodiles sur le bitume (enfin presque), les survivalistes, les Québécois perdus, bref, une ribambelle de personnage tous aussi étrange les uns que les autres. Des endroits un peu effrayants qui deviennent presque rassurants après de belles rencontres qui illuminent les lieux.

En reconsidérant sa situation, Adèle se sentait comme une tortue. Une tortue sur le dos, dans une pente : elle pouvait tout dévaler sur sa carapace sans trop savoir où elle allait atterrir ou se faire remettre sur ses pattes.

Il ne manque pas de personnages dans cette histoire, en plus d’Adèle et de ses rencontres, nous avons quelques chapitres sur ses parents. Mais nous suivons aussi les aventures d’Ernesto, sa secrétaire, et la gérante du salon de thé d’à côté. Autant de personnages peuvent vous faire perdre un peu le fil, mais ici, j’ai trouvé ça plutôt bien équilibré, ça rajoute un rythme à l’histoire.

Je ne peux que vous recommander ce livre, un road-trip farfelu, mais avec de vrais messages. Une héroïne qui sort de sa zone de confort pour pouvoir vivre plus libre. Un livre qui vous fera rire et sourire, des personnages tous plus attachants les uns que les autres et des crocodiles… De quoi passer un très bon moment.