Paul G. Tremblay, né en 1971 à Aurora dans le Colorado, est un écrivain et éditeur américain travaillant dans le domaine de la littérature d'horreur ou le roman policier. Il vit actuellement près de Boston avec sa famille. Le Chant des survivants, son premier roman traduit chez nous vient de paraître.
Dans la région de Boston, Massachussetts, une épidémie vient de se déclarer. Un virus inconnu, une sorte de rage se transmettant par la salive, rend les contaminés fous et brutaux. Un inconnu infecté s'introduit chez Paul et Natalie, il s'attaque à l'homme et le tue ; Natalie intervient pour défendre son époux, elle poignarde à mort l'agresseur mais se fait mordre dans la bagarre. Affolée, elle contacte Ramola, une amie très chère, médecin qui habite non loin. Ramola va tenter d'amener Natalie à l'hôpital au plus vite car si d'ici une heure elle n'a pas reçu de vaccin...
Oui, c'est un véritable page-turner mais cet anglicisme ne se traduit pas par chef-d'œuvre. Ceci dit, soyons juste, c'est un honnête roman pour les âmes sensibles qui aiment se faire peur.
Le problème avec ce roman c'est qu'il hésite à adopter une attitude claire. C'est un thriller, une course poursuite entre une femme infectée devant se faire vacciner en urgence, enceinte de surcroît ; les deux femmes vont devoir affronter de multiples écueils, des animaux enragés, une milice de complotistes, une pagaille monstre sur les routes et dans les hôpitaux... Une belle cavalcade sans trop d'exagérations sur ce qu'on pourrait imaginer, genre " les zombies attaquent ". Donc, si vous êtes adeptes de ce type de réjouissances comme dans les films de gore, déception.
En parallèle, l'écrivain la joue poétique et sensible, Natalie dicte des messages vocaux à son futur enfant à naître dans son smartphone, le récit fait appel à de nombreuses références aux divers contes pour enfants, en chemin deux adolescents vont les aider mais la séquence s'achève dans un lyrisme trop poussé, il joue aussi sur la corde devant faire défaillir les cœurs émotifs, une femme enceinte et un bébé proche de la délivrance... Ce grand écart aboutit à un livre passez effrayant pour les uns, trop grand guignol (parfois) pour les autres.
Une page fait référence au Covid et à l'administration Trump de la pandémie, sans jamais les nommer, " une administration myope et léthargique, dont la paralysie sera aggravée par un président refusant de prendre des décisions rationnelles fondées sur des données objectives, ce dont il est de toute manière tristement incapable. "
Un gentil roman, pas très subtil et pas bien méchant.
" Les complotistes de droite prétendront que les civils et les policiers ne sont pas vraiment morts, que l'évènement a été orchestré. Comme la Montagne, les Citoyens patriotes pensent que l'Etat profond propage le virus afin de promouvoir son programme de vaccination et de profiter de la crise sanitaire pour instaurer une loi martiale permanente. "
Paul Tremblay Le Chant des survivants Gallmeister - 322 pages -
Traduit de l'américain par Julian Nivelt