Résumé de 33 récidives de Sylvain Namur :
Il parait qu'un tueur revient toujours sur les lieux de son crime.
Et s'il voulait expier sa faute mais qu'il empirait la situation par maladresse ? Pire, ceux qui se posent en défenseur du monde n'en sont-ils pas les oppresseurs ? Lorsque la misère, la haine et la maladie ont été lâchées sur le pauvre monde, la pire des abominations ne serait-elle pas d'empêcher l'espoir de sortir de la boîte ?
Si dans le mythe, Pandore a pu libérer l'espoir, qu'en serait-il dans notre monde moderne ?
Et si vous trouviez un remède à la mort ? Une main tendue pourrait-elle vouloir vous étrangler ? Et si un oiseau changeait votre vie ? Et si vous inventiez Dieu ? Et si le prochain arrêt de ce train était votre dernier ?
Ne sortez pas du chemin de ces fables et farces, vous pourriez vous y perdre... 33 récidives, troisième recueil de l'auteur, vous entraînera à nouveau dans des situations étranges, dramatiques ou surprenantes. Et si vous récidiviez ?
Mon avis sur 33 récidives de Sylvain Namur :
Après 39 heurts et J’avais pourtant prévenu, Sylvain Namur récidive avec un troisième recueil. Et j’en profite donc pour en faire autant !
Dans la lignée de ses prédécesseurs, 33 récidives fait encore un pas en avant dans la noirceur humaine, cette fois en délaissant le côté absurde, qui avait une place de choix dans le recueil précédent, et en plongeant davantage dans des récits modernes, sociologiques, voire politiques.
Très tôt dans le sommaire, 2 récits coups de poing nous attendent. D’abord « Reviens », entre folie et désespoir, qui traite d’un deuil inévitable pour tout le monde et pourtant atroce : celui de sa propre mère. Ensuite avec « Le hideux caneton obèse », négatif du « Vilain petit canard » qui mettra vos nerfs à vif. Si le contre d’origine n’était pas des plus joyeux, il finissait bien malgré tout. Ici, abandonnez tout espoir, vous qui entamerez ce texte. Sans surprise, ces 2 nouvelles rejoignent le rang de mes coups de cœur.
Troisième appelé à ce titre, « Histoire indécise » en désarçonnera plus d’un. Ici, on tombe dans l’absurde pur et dur, entre jeux de mots et détours hilarants (c’est d’ailleurs le seul texte comique du recueil, il me semble). Ce récit halluciné ne fera pas l’unanimité, c’est certain. Mais pour moi, c’est une des plus grandes réussites du recueil. Je l’ai lu plusieurs fois, et ne m’en lasse toujours pas. En bonus : derrière l’aspect délirant et les rires, on devine un véritable message sur la littérature ; message que je vous laisse découvrir par vous-mêmes !
Pour varier encore les registres, mon dernier coup de cœur tend cette fois vers le fantastique assumé. « Alex est mort » montre un homme confronté à la meilleure version de lui-même… J’ai adoré le déroulé, tout en simplicité, et l’idée de prendre une métaphore au pied de la lettre.
Sans être des coups de cœur, d’autres textes m’ont ravi – la plupart du recueil, à vrai dire. À défaut de pouvoir tous les citer, je ne mentionnerai que « Soir de fête », entrée en matière qui fait écho aux recueils passés, « Tout ce en quoi croient les hommes », inventif et efficace dans sa dénonciation des religions, « Séparation » qui est sans doute le seul texte romantique à m’avoir convaincu dans toute ma vie (c’est assez miraculeux pour être précisé !), « Mieux », courte incursion en SF sur les revers de l’utopie, ainsi que « ACAB » et « Kaira », duo de nouvelles connectées qui traite du racisme d’une manière cruellement réaliste.
Enfin, « Le voyage en train », avec sa touche poétique, clôt à la perfection ce recueil et cette trilogie.
Vous l’aurez compris, j’ai aimé ce nouveau recueil autant que les précédents du même auteur. Les thèmes sont toujours riches, les approches toujours variées, les genres encore une fois mêlés. Chaque nouvelle parlera d’une manière particulière à chaque lecteur, et c’est ce que j’adore avec ces récits.
Alors, qu’est-ce que vous attendez pour récidiver, vous aussi ? Ne perdez plus de temps à lire cette chronique et procurez-vous 33 récidives (et 39 heurts, et J’avais pourtant prévenu, tant qu’à faire). Avec des nouvelles d’une à deux pages en moyenne, vous vous assurerez des lectures rapides, impactantes, variées et mémorables !
Murphy