Résumé de L’obscur de Frédéric Livyns :
En emménageant dans leur nouvelle maison, Virginie espérait que cela ressouderait les liens familiaux mis à mal. Mais très vite, des choses étranges se produisent : des ombres semblent se faufiler la nuit, des murmures se font entendre, ses parents se mettent à agir bizarrement... Le havre de paix qu'elle avait imaginé se transforme lentement en piège impitoyable.
Mon avis sur L’obscur de Frédéric Livyns :
Avant tout, je remercie à nouveau l’auteur pour sa confiance, d’autant que je l’aurais fait attendre plus que de raison pour cette chronique.
Avec L’obscur, on embarque en vitesse dans un univers mystérieux et sombre (normal, vu le titre, me direz-vous). Plutôt que de l’horreur frontale, l’auteur a opté pour le minimalisme : les éléments sanglants sont rapportés après coup, pour la plupart, et les scènes d’épouvante s’arrêtent souvent juste avant qu’on entre dans le vif du sujet. Les fans de gore n’y trouveront peut-être pas leur compte mais j’ai trouvé ce parti-pris intéressant et entraînant : il permet de conserver le mystère et le suspens le plus longtemps possible et incite à poursuivre la lecture.
Si bien que les pages défilent avec une grande facilité. L’histoire est somme toute simple, ce qui participe encore davantage à l’immersion ; pas de retournements compliqués ou d’arcs secondaires pour détourner l’attention : on va droit à l’essentiel et on y va avec plaisir.
Les personnages sont tous sympathiques, à commencer bien sûr par le duo de tête : Virginie et Sylvie. Les autres ne sont pas en reste, des secondaires aux figurants.
Seul bémol, en ce qui me concerne : les dialogues manquent de naturel et m’ont sorti de l’histoire à plusieurs reprises. Les personnages parlent de façon trop soutenue (utilisation du passé simple pour raconter un fait passé, des termes de transition comme « De plus » qu’on retrouve généralement à l’écrit ou à la limite dans un cadre professionnel mais rarement, pour ne pas dire jamais, dans la vie quotidienne, etc.) et trop similaire (que ce soit des ados de 14 à 18 ans, un voisin âgé ou un inspecteur, tous utilisent les mêmes formulations recherchées, les mêmes types d’apartés comme on en retrouve souvent dans les romans épistolaires mais rarement, sous cette forme en tout cas, à l’oral).
Bref, c’est le gros point noir de cette histoire et c’est d’autant plus dommage que l’intrigue se suit vraiment avec plaisir en dehors de ça.
En définitive, L’obscur propose un univers intrigant (entre les peintures maudites, les « possessions » et l’architecture même des lieux exploités, les fans d’épouvante seront servis !) et une lecture immersive, exception faite des dialogues trop littéraires. Un roman court (250 pages environ) qui se dévore sans problème ; idéal à lire entre 2 gros pavés pour un moment horrifique sans prise de tête.
Murphy