Je remercie les Editions Robert Laffont collection la Bête noire pour l'envoi de ce titre.
Johan-Frédérik HEL GUEDJ (Traducteur)
Ilaria Tuti
Biographie de l'auteure
Ilaria Tuti, née en 1976, vit à Gemona del Friuli, dans les montagnes de la province d'Udine, au nord-est de l'Italie. Best-seller depuis sa sortie en Italie, sa série policière mettant en scène le commissaire Teresa Battaglia, dont le premier volet s'intitule Sur le toit de l'enfer, lui a valu d'être surnommée la "Donato Carrisi au féminin" par la presse italienne.
Présentation de l'éditeur
Une enquête à hauts risques pour la commissaire Teresa Battaglia.
Incarcéré depuis vingt-sept ans, le tueur en série Giacomo Mainardi demande à voir la commissaire Teresa Battaglia. Il a des informations capitales à lui communiquer sur une enquête en cours.
Affaiblie par sa maladie d'Alzheimer qui ne cesse de progresser, Teresa suit les indications données par Giacomo. C'est dans la basilique d'Aquilée qu'elle poursuit son enquête au coeur des ruines. Là, le secret qui la lie à ce tueur risque d'éclater au grand jour. Le temps presse ; bientôt Teresa oubliera tout jusqu'à s'oublier elle-même...
Ma chronique :
Retrouver le personnage de Teresa Battaglia est un rendez-vous que je ne manquerai pour rien au monde. Cette femme est d'une grande complexité avec elle on est amené à vivre des moments tragiques mais aussi des moments de grâce. Elle trimballe un passé trouble derrière elle, on commence par cerner de quoi il est question au fil des enquêtes et de ses relations avec son équipe. Alors même si l'intrigue émotionnellement est certainement la plus douloureuse pour Teresa, elle ne m'a pas complètement emportée. Les sauts de temporalité entre le présent, le passé de Teresa étaient bienvenus mais la voix narrative venue du IVe siècle m'a laissé perplexe jusqu'au final. J'ai vraiment apprécié le travail de l'auteure dans l'attachement qu'elle arrive à créer entre le lecteur et son personnage principal. Avec ce roman nous entrons dans le passé de Teresa. Avec un style rythmé et oppressant, la relation bourreau – victime devient un thème à part entière, alors que Giacomo Mainardi, tueur en série, incarcéré de puis vingt-sept ans demande à lui parler. Quel est le lien avec l'affaire ? C'est Teresa qui l'avait arrêté à l'époque, elle débutait sa carrière. Aujourd'hui la maladie avance et Alzheimer ne laissera aucun répit à Teresa, on sait qu'il s'agit de sa dernière enquête . C'est suffise ment rare d'avoir pour personnage principal, une personne malade et terriblement affaiblie. La mémoire est pourtant ce dont elle a besoin pour poursuivre son enquête. Heureusement qu'elle est épaulée par son collègue Marini protecteur et d'une loyauté à toute épreuve. Il est toujours difficile de savoir que l'on est peut-être en train de lire le dernier opus d'une série. Un thriller noir qui se lit avidement, une écriture fluide et maîtrisée autant que son sujet, la dernière page est arrivée trop vite. Bonne lecture.
Citations :
Elle le vit encaisser le coup, elle éprouvait de la peine pour lui et pour l’enfant qu’il avait été, trahi par le monde des adultes. Elle se détestait, mais l’enfoncer de la sorte était nécessaire, car pour ressentir la douleur des autres il faut parfois raviver la sienne, comme un spectre qui détient encore le pouvoir de vous flanquer la chair de poule.
Elle avait appris cet art subtil consistant à se rendre invisible dans un monde d’hommes, elle avait occupé un espace laissé disponible, parce que négligé. Et pendant tout ce temps elle observait, elle apprenait, elle évoluait librement là où d’autres omettaient d’aller.