Nuages baroques

Je remercie les Editions  Rivages pour l'envoi de ce nouveau titre.

Sophie Bajard (Traducteur)

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source : https://thrillernord.it/

Un mot sur les auteurs

Antonio Paolacci ( Maratea , 1974) et Paola Ronco (Turin, 1976) vivent à Gênes et sont compagnons de vie Tous deux ont déjà plusieurs publications à leur actif , mais Nuvole barocche qui inaugure la série de Paolo Nigra , est leur premier roman à quatre mains 

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Présentation de l'éditeur

Un jeune étudiant en architecture d’une vingtaine d’années, vêtu d’un manteau rose vif, est retrouvé battu à mort au petit matin, non loin du lieu où se tenait une fête en soutien à l’union civile qui doit bientôt consacrer en Italie le mariage homosexuel. Sur les lieux, auprès de son équipe de policiers aussi disparate qu’efficace, arrive bientôt sur sa moto Guzzi l’imperturbable sous- préfet de police Paolo Nigra, bel homme à la quarantaine élégante, sorte de Gian Maria Volonte au charisme évident.
Tout semble indiquer un crime homophobe, mais Nigra se méfie des évidences...

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Ma chronique : 

Dans ce roman, nous voyons apparaître pour la première fois Paolo Nigra, le sous-préfet de police adjoint. C'est un bel homme, qui allie le charme à l'intelligence et qui, chose rare dans ce milieu a fait son coming out (ce qui n'est pas le cas de son petit ami Rocco). J'ai adoré ce personnage qui sort des sentiers battus, il forme avec ses collègues Caccialepore hypocondriaque au dernier degré, Santamaria romaine qui fume la pipe, et Virdis sarde joyeux, une équipe originale bien qu'efficace. L'intrigue débute par un crime atroce , on retrouve au petit matin un jeune homme venu fêter les unions civiles, battu à mort.Andrea Pittaluga homosexuel était étudiant à l' université de Gênes, son oncle est un architecte célèbre. A-t-on à faire à un crime homophobe où s'agit-il d'autre chose ? Une intrigue un peu courte pour laquelle on émet des hypothèses rapidement. Ce livre m'a vraiment donné envie de visiter la ville de Gênes, les auteurs nous en parle si bien. J'ai aussi apprécié le parti pris anti-homophobe qui est le leur. L'écriture se veut avant tout d'ambiance et descriptive de la ville de Gênes, le rythme est plutôt lent. Il n'y a pas beaucoup d'action, ce qui de mon point de vue est appréciable. Cela laisse la place à d'autre ressenti. La cause LGBT est à elle seule un thème mais ici, on entre dans plusieurs cas de figure avec Nigra qui assume totalement sa différence , Rocco qui souhaite rester caché. Un autre étudiant gay ami de la victime donne lui aussi une autre dimension de la communauté gay. Et puis il y a les trois suspects qui symbolise à eux seuls l’intolérance, le racisme et plus surprenant le déni. De quoi nous faire réflechir au jour lointain où l'acceptation sera pleine et entière. Il faut dire que l'Italie revient de loin, dernier pays à accorder un statut au couple de même sexe en 2016. J'espère que les autres romans faisant apparente Nigra seront vite traduits et publiés, je suivrai avec plaisir les aventures de ce flic attachant. Bonne lecture.

Citations : 

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 - L'homicide gay, oui, c'est un classique? Nenè. Tu devrais prendre ça avec plus de philosophie.
- Je le ferai quand ils appelleront "homicide hétéro" tous les autres, répondit Nigra en remuant sa sauce.


Il n’avait pas songé que, dans ces habits-là, ça puisse être un garçon. Mais ce n’est pas tant cela qui le freina que la nécessité de vérifier s’il respirait bien encore.
Oui, il respirait. Du coin de sa bouche, d’où s’échappaient un sifflement et un gargouillis à peine perceptibles, s’écoulait un filet d’écume blanchâtre. Ses yeux étaient si gonflés qu’il était impossible de dire s’ils étaient ouverts ou fermés.
« Merde », murmura Bianconi. Le garçon devait avoir une vingtaine d’années. « Merde », répéta-t-il.

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