Entraînement. (c) La Pierre d'Alun.
Croirait-on que cette impeccable fiction entre trois personnages et une salle de boxe est le résultat d'une histoire ancienne, datant de 1985. Jean-Louis Sbille s'en explique:
"Nous nous sommes rencontrés autour d'un ring de boxe. Kikie, toute menue, était une des juges de combats du World Championships kick boxing 1985, et moi, en smoking paillettes, j'en étais le présentateur.Entre deux combats Kikie, sur ses feuilles de match, gribouillait, croquait, dessinait.Il y a bien longtemps. Un 26 mai 1985, aux Halles de Schaerbeek. Jean Marchetti (La Pierre d'Alun) a permis que nous nous retrouvions autour d'un ring de papier, une denrée rare aujourd'hui."
Le Ringo Boxing Club. (c) La Pierre d'Alun.
Splendidement illustré par de nombreuses gravures de toutes tailles, de la pleine page à la vignette, parfois en bichromie noire et rouge pleine d'énergie, rythmant agréablement la lecture, "Pains perdus" s'ouvre sur une salle de boxe installée dans une cave. Propre, nettoyée mais tout y suinte le vieux, même le tenancier qui ressasse les souvenirs de sa gloire passée. Il rajeunit toutefois chaque fois qu'arrive la protégée qu'il entraîne. Pas une débutante mais une jeune femme qui boxe pour oublier, pour se dépasser. La dynamique change quand débarque au Ringo Boxing Club un jeune homme, nouveau dans le quartier, aux poches pleines de billets, obsédé par l'idée d'un avenir meilleur.
Le début de "Pains perdus". (c) La Pierre d'Alun.
Ce décor planté, l'auteur nous entraîne en sautillant comme un sportif dans l'histoire de ses personnages, leurs rencontres, leurs entraînements, leurs combats, leurs mystères, leurs secrets. Les jours passent. Chacun y va, se dévoile, se confie. On suit leurs destins et leurs instants sur et à côté du ring, emballé par une lecture illuminée par les gravures de Kikie Crèvecœur, un détail ici, un entraînement complet là. Des "Pains perdus" aussi sincères que touchants.
(c) La Pierre d'Alun.