Gallimard Jeunesse – 2021 – 297 pages
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Nous sommes au XVIIème siècle dans le sud-ouest de la France, quelque part entre les anciennes provinces de la Gascogne et du Languedoc. « Elle avait un nom de bataille, un nom qui claquait au vent, et que la pluie et la nuit recouvraient de mystère » ; elle, c’est Olympe, jeune marquise de seize ans, orpheline et unique héritière du domaine de Roquedor. Il y a quatre ans, à la mort de son père, son tuteur, l’affreux Comte de Saint-Mesme, a jugé bon de l’enfermer dans un couvent.
Aujourd’hui, Olympe en sort, mais n’a pas vraiment retrouvé sa liberté : elle est escortée d’une grosse religieuse antipathique et du fils du Comte, à qui ce dernier veut la marier. Sauf qu’Olympe n’a pas du tout l’intention de se soumettre à ce mariage forcé ! Alors, lorsque la berline est attaquée par deux brigands, la jeune fille en profite pour s’enfuir.
Elle court à travers la forêt, au péril de sa vie. Elle y fera de vilaines rencontres – allant jusqu’à se faire accuser de sorcellerie – mais aussi de belles rencontres comme celle du capitaine Décembre, un ancien soldat borgne au mystérieux passé accompagné de son fidèle compagnon Oost, un brave garçon un peu pataud, qui fut enrôlé de force sur un navire marchand à dix-sept ans et a fini par s’enfuir.
Cette drôle d’équipe va faire route vers le château de Roquedor et tenir tête à des soldats bien entraînés jusqu’à tenter de révéler au grand jour la vérité sur Saint-Mesme et récupérer l’héritage d’Olympe.
Malgré l’humour et les illustrations à l’aquarelle en noir et blanc de François Place, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire au tout début. Peut-être à cause de l’époque ? Du vocabulaire ? J’avoue que cette lecture m’a fait sortir de ma zone de confort. Heureusement, les personnages sont hauts en couleurs et les dialogues plutôt savoureux ; quant à Olympe, elle est formidable.
Un roman de cape et d’épée féministe, au rythme soutenu et ponctué de nombreux rebondissements au centre duquel Olympe rayonne ; sportive, déterminée et indépendante, elle détonne. Ce roman c’est surtout la revanche des faibles et des isolés, la revanche des marginaux, dont l’union fait la force.