Le jour où Kennedy n’est pas mort de RJ Ellory

Par Caroline @Lounapil
Publié au Livre de Poche, 2021, 569 pages. La vérité est plus forte que tout. C'est l'une des histoires les plus connues au monde - et l'une des plus obscures. Le 22 novembre 1963, le cortège présidentiel de John F. Kennedy traverse Dealey Plaza. Lui et son épouse Jackie saluent la foule, quand soudain...
Quand soudain, rien : le président ne mourra pas ce jour-là.
En revanche, peu après, Mitch Newman, photojournaliste installé à Washington, apprend une très mauvaise nouvelle. La mère de Jean, son ex-fiancée, lui annonce que celle-ci a mis fin à ses jours.
Le souvenir de cet amour chevillé au corps, Mitch tente de comprendre ce qui s'est passé. Il découvre alors que Jean enquêtait sur la famille Kennedy. Peu à peu, le photographe va s'avancer dans un monde aussi dangereux que sophistiqué : le cœur sombre de la politique américaine.
1963: John Kennedy n'est pas mort. Sa tentative d'assassinat n'a jamais eu lieu. Il continue de gouverner les États-Unis mais il commence à perdre la confiance de ses proches. Bobby, Jackie lui reprochent ses excès: sexe, drogue, médicaments. Parallèlement, Mitch, journaliste, apprend que son ex petite-amie s'est suicidée. Il n'y croit pas une seconde. Elle était aussi journaliste et semblait enquêter sur une affaire politique de grande ampleur... Le jour où Kennedy n'est pas mort est un polar uchronique que j'ai beaucoup aimé. Polar puisqu'il y a enquête. Uchronie parce qu'on part du principe que John Kennedy n'est pas mort. A partir de ce biais historique, RJ Ellory invente une intrigue mêlant politique et enquête policière. La première partie du roman est assez classique. Mitch enquête sur le prétendu suicide de son ex-copine. Journaliste sans le sous, Mitch est un personnage qu'on pourrait qualifier de anti-héros. Il est allé en Corée et en est revenu traumatisé. RJ Ellory alterne les chapitres dans lesquels Mitch apparaît, personnage cabossé et dépendant à l'alcool, et d'autres dans lesquels le président se laisse aller, lui aussi, à ses dérives: les médicaments, les femmes, l'alcool. Très rapidement, le lecteur se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond. Si cette première partie apparaît classique, presque sans originalité, la deuxième partie est haletante parce que les pièces du puzzle se mettent en place. Je l'ai dévorée d'un bout à l'autre. RJ Ellory nous laisse pénétrer dans les arcanes du pouvoir. J'ai été passionnée par l'enquête menée par Mitch dans laquelle les femmes, hélas, apparaissent toujours comme les victimes d'un pouvoir machiste, brut et violent. Dans cette Amérique des années 60, la disparition d'une femme passe bien souvent inaperçue. RJ Ellory réussit à tirer son épingle du jeu en nous livrant une intrigue passionnante qui se termine de manière totalement ouverte. Le jour où Kennedy n'est pas mort est un excellent polar dont l'intrigue est extrêmement bien ficelée.