Ecoute la pluie tomber - Olivia Ruiz

Publié le 14 décembre 2022 par Nathalie Vanhauwaert

Ecoute la pluie tomber  -  Olivia Ruiz 


Jc Lattès
Parution : 11 mai 2022
Pages : 198
Isbn : 9782709670081
Prix : 19.90 €
Olivia Ruiz

D’origine espagnole, Olivia Ruiz a grandi à Marseillette, en Occitanie. Artiste totale, elle a fait une entrée magistrale en littérature avec son premier roman La Commode aux tiroirs de couleurs, qui a conquis un demi-million de lecteurs.
Présentation de l'éditeur
Marseillette, 1977. Dans le café qui l’a accueillie, étouffée, puis révélée, Carmen pleure sa nièce chérie. À plus de quarante ans, elle se rappelle les personnages qui ont changé sa vie.
Ceux qui l’ont fait plonger, l’ont remise dans le droit chemin. Ceux qui ont su percer ses failles et écouter ses désirs. Sans oublier ses soeurs, dont elle partage les stigmates de l’exil mais refuse de suivre la route.
Parce qu’après tant d’épreuves, Carmen aussi veut s’inventer un destin...
D’une hacienda près de Tolède à la prison madrilène de Ventas où le franquisme fait rage, en passant par un paquebot transatlantique, Olivia Ruiz nous embarque dans les tourments d’une histoire qui s’entremêle à la grande, où l’amour triomphe de la violence. Un nouveau roman chavirant.
Mon avis
C'est suite à une très belle rencontre à Nancy dans le cadre de "Le livre sur la place" que j'ai eu envie de lire ce deuxième roman.  J'aurais peut-être dû commencer par le premier pour plus de compréhension car j'avoue avoir eu du mal à comprendre qui était qui ?  Mais très vite les choses s'éclairent.
L'histoire débute le 1er janvier 1977 par la décès de Cali - la nièce de notre narratrice Carmen - en donnant la vie à sa fille Alma.  
C'est alors sous forme de flash-back, ouvrant des tiroirs que la vie de Carmen et ses soeurs est retracée.
Chaque chapitre est une tranche de vie de celle qui est arrivée à l'âge de 6 ans en France, à Narbonne, ayant fui l'Espagne et le régime de Franco.  Carmen arrive avec ses soeurs Rita - la maman de Cali - et l'aînée Léonor.  
Couvée, protégée par ses soeurs, Carmen a besoin de liberté, elle qui n'est pas consciente qu'elle est libre en réalité.
Elle va écouter son coeur, séduite par le bel Antonio, un matador qu'elle suivra dans son pays natal l'Espagne, un mauvais choix qu'elle paiera le prix fort !
Chapite après chapitre on découvre des personnages, des pans de sa vie, la fuite en Espagne, le clan familial, le café de Marseillette, l'exil, l'amour et la force des femmes, les valeurs familiales.
La langue pétille, chantante, elle nous envoûte.  L'écriture est énergique, dynamique, très belle.  L'émotion est au rendez-vous.
Une lecture rapide et agréable.
Ma note : 8/10
Les jolies phrases
Ma soeur, c'est un chef d'orchestre avec une cuillère en bois en guise de baguette.  Pas de place pour l'improvisation, tout doit être au cordeau.
Mais pour nous, blesser un animal au nom de la noblesse ou de la beauté du geste est un acte de barbarie.
Si le corps est heureux, l'esprit l'est aussi.
Aider, c'est apprendre à quelqu'un à s'en sortir par lui-même.
Un nom c'est comme un tatouage sur l'oreille d'une vache, ça ne te raconte pas si elle est dressée, travailleuse, ou affectueuse.  
S'élever avec les livres, c'est un sport de riche.  Et la plus grande des richesses c'est la liberté d'utiliser son temps comme on le souhaite.
Apprends à écouter un peu, Cita ! Les gens en disent plus long avec leur corps ou leur intonation qu'avec leur langue.
Il suffit d'une toute petite brèche pour s'engouffrer dans la lumière.