Cinquante-deux reflets (Pierre Thiry)

Cinquante-deux reflets (Pierre Thiry)

Auteur : Pierre Thiry

Éditions : Auto-édité

Paru le : 28 octobre 2022

130 pages

Thème : Poésie

disponible sur le site de l'éditeur

et sur Amazon

J'ai aimé :)

 Résumé 

  « Dans ce livre, dialoguent des structures, des décors, des actions, des personnages. Ce recueil est donc une scène où se succèdent quatre mouvements ou plutôt quatre chapitres intitulés Miroitements (1), Décors (2), Danses et rythmes (3), Aux risques du vent (4). Miroitements est ici à comprendre comme l'impression générale laissée sur la rétine de l'oeil, ou comme un rassemblement de divers tableaux enregistrés par la surface sensible d'un papier photographique. Ici, c'est la forme textuelle du « triple triolet » qui joue le rôle de support. Le premier chapitre de ce recueil est à lire comme une matière de structures de fictions à développer, à penser ou à rêver. Décors (2) est à entendre comme une réserve de lieux, d'accessoires, de paysages, de fonds d'image, d'espaces. Le deuxième chapitre vise à offrir de nouvelles scènes de tournages à l'imagination du lecteur. Les deux derniers chapitres offrent quant à eux un répertoire d'actions et une galerie de personnages. Ce livre est aussi un recueil de poésie. Il se rythme avec cette antique et belle question: Qu'est-ce que la poésie ? Une cadence de triple triolet traverse l'ensemble de ces pages. À chaque lecture d'apporter la substance d'une voix nouvelle à cette matière textuelle.
La préface de ce recueil a été rédigée par Christian Robert, auteur de fables et de nouvelles, ancien professeur de lettres et coauteur (sous le pseudonyme de Robert Vincent) de plus d'une dizaine de romans policiers déjantés. »
   

 Ma chronique

Je remercie l'auteur, Pierre Thiry pour m'avoir envoyer sa nouveauté. 4 chapitres, tels les 4 saisons de Vivaldi, l'auteur nous entraine dans son sillage afin de découvrir sa plume poétique sous un autre format que celui que je lui connais : la poésie. C'est un homme que j'ai eu la chance de découvrir et de discuter avec. Il a une passion pour les mots et en joue savamment. Dans ce "recueil", nous le suivons dans quatre mouvements comme il l'indique : Miroitements, décors, rythmes et aux risques du vent. La préface nous apporte beaucoup de renseignements. N'étant absolument pas une adepte de la poésie, j'ai grandement apprécié d'avoir tous ces petits détails, comme le triolet, c'est quoi ? Non pas dans la musique, mais dans l'écriture, bien que la poésie semble suivre une musique entraînante que nous propose l'auteur.

  Chaque partie apporte son lot d'émotions. Moi qui pensait ne pas aimer ce type d’œuvre, je me suis laissée tenter, mais uniquement parce que l'auteur est adorable et que je sais comment il fonctionne (à force de lire ses œuvres surtout, je ne parle pas de vie privée bien entendu) Chacun des mots est choisi, pour suivre le concept du triolet, mais aussi pour donner un petit ton mélodieux. Lisez un de ces poèmes à voix haute et vous aurez l'impression d'entendre le murmure du vent, ou le piaillement d'un oiseau selon le texte. Certains écrits sont raffinés, à la pointe des mots recherchés et même légèrement inconnu à mon oreille et d'autres sont plus familiers et cela ne choque même pas. Quelques lignes pour amener un nouveau décor, un nouveau personnage, ce chat ou cet oiseau, le soleil, la grand-mère, le père-noël et bien d'autres encore qui vont et viennent au gré de la plume de Pierre.
    Imagination, c'est le mot qui pourrait résumer et en même temps qui est trop restrictif pour ces pages. Pas de griffonnage à la hâte, les mots coulent et découlent d'une plume orchestrée par un auteur qui s'amuse comme un fou avec les lettres. Formant, déformant chaque instant avec application, nous emportant dans une réflexion plus ou moins poussée. Je suis admirative de la façon dont l'auteur a réussi à écrire autant de triolet, surtout en sachant comment cela fonctionne réellement. 8 vers de 8 syllabe entre autre avec d'autres obligations. Un peu de passif, un peu de vent dans les chaumières, un peu d'amour aussi entre ses lignes, Pierre nous emmène partout. Les textes parfois complexe dans la finalité nous laisse sur un air de réflexion qui n'est pas négligeable. Je ne pourrais pas dire quel poème est celui qui m'a plu le plus, peut-être "le crépuscule à la fin" ? Non, je penche plus pour "Au risque du vent" qui m'a fait frissonner.
    Je ne trouve pas les mots exacts pour dire ce que j'ai pu ressentir également lors de la lecture qui s'est faite sur plusieurs jours. Disons que les miroitements nous fait tâtonner dans les premiers émois de la poésie, les décors nous les font planter et nous sommes dedans. Au cœur même de ce que l'auteur est capable de faire, mais il ne s'arrête pas là. Avec les danses et rythmes il nous entraine dans des pas que nous ne connaissons pas, mais qui sont facile à suivre avec un maitre tel que lui. Quant enfin nous nous élevons aux risques du vent, il ne nous reste plus qu'à fermer les yeux et imaginer chaque récit, chaque image prend forme sous nos paupières fin de donner vie aux personnages inventés et à la couleur de l'amour.     En conclusion, je donnerais uniquement un conseil : lisez-le en prenant votre temps (ce que j'ai fait). En vous arrêtant et le reprenant après une autre lecture, vous le savourerez bien plus de cette manière. Si en plus vous lisez à haute voix ses quelques vers offerts par un homme généreux, quoi de mieux ?
 

 Extrait choisi :  

« Pondérables silencieux

Quand les scies lancent leurs phrases
Les airs chutent, bris muets
De l'érable qui s'écrase.
Quand les scies lancent leurs phrases,
Le bois grince en antiphrase
Les copeaux volent fluets,
Quand les scies lancent leurs phrases,
Les airs chutent, bris muets...

Quand les silences trépassent
L'orchestre éclate en Berlioz,
En valse qui se délasse.
Quand les silences trépassent,
Soutenus des contrebasses,
La forêt bruyante explose.
Quand les silences trépassent
L'orchestre éclate en Berlioz.

...»

Cinquante-deux reflets (Pierre Thiry)


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