Attention, cette chronique porte sur le deuxième tome de la trilogie des Livres de la Terre Fracturée et révèle donc des éléments du premier tome et du deuxième. Vous pouvez retrouver la chronique du premier tome ici.
Les Livres de la Terre Fracturée, tome 3 : Les cieux pétrifiés
Par N.K. Jemisin
Chez J’ai Lu
Avertissements de contenu : Esclavage, eugénisme, génocide, mutilation, mort, sang, mentions agression sexuelle.
Le retour imminent de la Lune signifie-t-il la fin de l’humanité ou au contraire sa rédemption ? La réponse à cette question repose sur les épaules d’une femme et de sa fille. La première, Essun, entend se servir des pouvoirs qu’elle a hérités d’Albâtre pour bâtir un futur dans lequel les orogènes seraient libres. Mais pour la seconde, Nassun, il est trop tard. Elle a vu ce que le monde avait à offrir de pire et a accepté ce que sa mère n’admettra jamais : qu’il est corrompu au-delà du point de non-retour et que sa destruction est inévitable.
Ce dernier tome des Livres de la Terre fracturée est une personnification de la haine. Lu en septembre, j’ai mis plus de trois mois à écrire une review correcte tant ce dernier tome m’a retourné.
Les Cieux Pétrifiés personnifie la haine. La haine contre les simples Hommes, la haine contre l’Humanité entière. Parler uniquement de haine serait trop facile car N.K. Jemisin nous transperce également d’amour. L’amour de celles qui pardonnent est encore plus fort. Avec le dernier tome de cette trilogie, l’autrice nous entraine dans des vas-et-viens douloureux et à cent à l’heure, d’un extrême opposé à l’autre. La lecture est sportive et addictive. Impossible de lâcher ce roman.
Essun s’adoucit mais sa rage est emprunté par sa fille, sa fille aussi puissante qu’elle si ce n’est plus. C’est un tome tragique car d’une certaine manière, nous savons très bien où ces pages de lecture vont nous mener. Pourtant, une fois de plus, N.K. Jemisin nous surprend. Nos hypothèses s’effondrent et nous attristent, nous nous secouons de surprises face à ce que nous lisons ! Des personnages que l’on apprécie tant meurt, d’autres nous enchantent… Nous assistons à des arcs de rédemption aussi crédibles qu’intéressants. Des parties floues de l’univers nous sont expliqués, tout prend sens dans ce dernier tome.
Malgré tout, le rythme de celui-ci est bien plus lent que les tomes précédents ce qui a rendu la lecture plus difficile car nous avons énormément d’informations à emmagasiner. De plus, certains personnages manquent cruellement de lignes à mon sens. Si on en apprend un peu plus sur ce qu’est Hoa, ce n’est pas assez.
Une fois le livre refermé, il ne reste plus qu’une tempête d’émotions et une plaie ouverte. A nous avoir secoué pendant trois tomes, une fois la trilogie finie, il y a un vide. Une vide où il persiste de la curiosité. Je rêverai d’en lire plus sur ce qu’il se passera une fois le Fixe fixé, que devient Essun et Albâtre, et la petite Nassun, si abimée ?
C’est dur de les laisser après avoir tant souffert, aimé et espéré avec elleux !
Peut-être pas le meilleur roman de la trilogie, Les Cieux Pétrifiés nous apporte tout de même les réponses que l’on attendant depuis les premières pages du premier tome. C’est une trilogie qui mérite amplement ses trois prix Hugo et qui a été une véritable claque.