Dalva est l’héroïne forte, indépendante et moderne de Jim Harrison. Dans le roman qui porte son nom, elle est à la recherche d’elle-même et de son fils qu’on lui a arraché quelques secondes après sa naissance.
Dalva a du sang sioux et l’ouvrage, divisé en trois parties, raconte aussi l’histoire de sa famille et de son lien avec les Amérindiens. Dalva narre la première et la troisième partie du roman. La deuxième, c’est un de ses amants, Michael, qui la commande pour ses recherches. À travers celles-ci, il dévoile les carnets de l’arrière grand-père de Dalva, témoin des horreurs qu’ont vécu les Indiens d’Amérique.
Dalva est l’une des grandes références de la littérature américaine. C’est un texte auquel il faut totalement s’abandonner. L’écriture de Jim Harrison n’est en effet jamais linéaire, les digressions sont nombreuses et l’histoire de ses protagonistes n’est pas toujours complète. La lecture est donc parfois aussi exigeante que prenante.
J’ai aimé :
- Le personnage de Dalva, sa force, sa modernité, son indépendance, son sang.
- Les carnets de son arrière grand-père et ce personnage en particulier, son combat.
- Que Jim Harrison rappelle que des gens se sont battus toute leur vie pour défendre les Indiens d’Amérique.
- Les horreurs dénoncées par l’auteur.
- La présence de la nature, les animaux et la complicité qu’ils entretiennent avec les hommes.
- L’Amérique, ses espaces, son Histoire.
- L’écriture de Jim Harrison : elle donne l’impression de se balader dans les sinuosités de l’esprit, de la mémoire humaine.
- L’écriture poétique.
- Les thématiques de la quête de soi, de la famille, de l’adoption, des secrets de famille, du poids du passé, de la transmission.
Dans La route du retour, la saga familiale continue. Ce deuxième roman est encore une fois divisé en trois grandes parties. Différents narrateurs prennent de nouveau la parole, à commencer par le grand-père de Dalva. Ce dernier évoque son enfance, relit ses carnets. Il se replonge dans sa relation avec ses parents suite aux questions de sa petite fille. Il raconte son premier amour, ses amitiés, ses rencontres, ses fils et la culpabilité qu’il ressent envers la mort du père de Dalva.
Le deuxième narrateur est le fils de Dalva. Lui aussi cherchait sa mère. Dans la troisième et dernière partie du livre, ce sont Naomi, la mère de Dalva, puis Dalva elle-même qui prennent la parole. Dalva clôt ce monument littéraire qui l’a emmenée en quête d’elle-même.
J’ai aimé :
- Les thèmes qui s’étoffent.
- À quel point les deux romans s’emboîtent et se complètent à la perfection.
- Les nouvelles voix.
- Les différents points de vue qui donnent une consistance incroyable aux événements et aux personnages.
- Les journaux du grand-père de Dalva.
- L’écriture toujours franche, riche et poétique.
- La présence de la nature, comment elle nourrit, console et protège l’homme.
Au final, Dalva et La route du retour sont un seul et même roman. Lire le premier mais pas le deuxième n’aurait aucun sens. Il faut le talent de Jim Harrison pour déployer un tel texte, organiser ce qui n’est pas organisable. Pour faire de cette histoire une des plus édifiantes fenêtres sur le monde. Ces livres forment une saga familiale comme il y en a peu. La lecture est passionnante et puissante, elle marque le lecteur comme au fer rouge à l’intérieur et lui fait se demander “quel livre après ça ?”.
Dalva
Présentation de l’éditeur :
Pour reprendre le contrôle de sa vie, Dalva s’installe dans le ranch familial du Nebraska et se souvient : l’amour de Duane, les deuils, l’arrachement à ce fils nouveau-né qu’elle cherche obstinément. Meurtrie mais debout, elle découvre l’histoire de sa famille liée à celle du peuple sioux et d’une Amérique violente. Chef-d’œuvre humaniste, Dalva est un hymne à la vie.
La route du retour
Présentation de l’éditeur :
Dans ce roman choral où s’entrecroisent les parcours de Dalva et de ses proches, Jim Harrison exorcise sa hantise de la mort et brasse l’histoire de l’Amérique, depuis les guerres indiennes jusqu’à nos jours. Derrière cette fresque truculente et nostalgique, La Route du retour témoigne de l’amour de Big Jim pour ce pays aux horizons aussi grands que ses mythes.