Je remercie les Editions Léo Scheer et l'Agence Gilles Paris pour l'envoi de ce nouveau titre.
Nathalie Rheims
Biographie de l'auteure
Nathalie Rheims est écrivain. Au long des jours est son 23ème livre.
Présentation de l'éditeur :
En 1977, la narratrice vient d’avoir 18 ans. Trois ans plus tôt, elle a fait ses débuts de comédienne. Un soir, après le spectacle, un visiteur se présente dans sa loge du Théâtre de la Ville pour la saluer. Commence alors, avec cet homme hors du commun, de trente-sept ans son aîné, une véritable passion amoureuse. C’est en voyant réapparaître par hasard, au fond d’un tiroir, un Polaroid pris par sa sœur à l’époque, que la romancière a eu, après toutes ces années, le désir de raconter cette histoire restée secrète. Au long des jours est le 23e livre de Nathalie Rheims.
Un très beau roman, intimiste, tendre avec un côté légèrement suranné qui m'a laissée littéralement sous le charme. Nous sommes dans les années 70, la narratrice est une jeune femme de 18 ans, comédienne qui débute sa carrière au théâtre auprès des plus grands. Après une représentation, un bel homme bien plus âgé se présente et c'est le début d'une histoire d'amour passionnée et passionnante. Alors même si son nom n'est pas prononcé, ce qui donne la part belle au mystère, nous serons nombreux à reconnaître ce beau brun sur la couverture, ce grand artiste dont je redécouvre les textes et la voix chaude. Au fil des pages nous allons de rendez-vous en rendez-vous dans une relation qui se veut légère et sans engagement et qui pourtant est vécue avec intensité. Un roman où la poésie, l'esprit de révolte et la beauté des morceaux choisis redonnent vie à ce grand artiste. Le texte contient un nombre incroyable de références, certaines ont fait écho et d'autres me sont restées plus obscures. Pourtant comment ne pas voyager dans le temps avec notre héroïne en imaginant des rencontres avec Simone de Beauvoir, Prévert ou Cocteau. Cela m'a rappelé mon adolescence, au temps où l'Officiel des spectacles en main, moi aussi, j'allais au Théâtre de l'Atelier. J'attendais les comédiens en espérant un autographe. J'ai pu ainsi rencontrer Jean Marais, Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud, c'est cette atmosphère qui m'est revenue du temps passé en lisant Au long des jours. J'ai pensé que ce roman flirtait beaucoup avec l'auto biographie et cela apporte quelque chose de touchant et de vrai. Les pages se sont tournées toutes seules et la fin est arrivée bien trop vite. Cette lecture m'a rendue nostalgique d'une époque à jamais révolue et que l'on peut retrouver le temps d'un roman de Nathalie Rheims. Bonne lecture.
Citation :Je vis avancer, vers moi, une silhouette étrangement familière. Il avait le sourire le plus beau, le plus franc, le plus charmant de tous ceux qu’il m’avait été donné d’apercevoir. Il n’était pas grand, habillé tout en noir ; je regardais fixement ses cheveux, qui l’étaient tout autant, d’un noir de jais, denses, épais, ondoyant sous la lumière. Il me tendit la main, et me dit qu’il avait beaucoup aimé le spectacle. Que ma présence l’avait à la fois ému et impressionné. Je n’en revenais pas d’entendre ces mots, si gentils, manifestement sincères, et remplis d’une douceur insaisissable. Je ne savais comment lui répondre, sinon par des « merci », comme si j’avais été transformée en jouet mécanique. Je pris une grande aspiration pour lui dire d’une traite, à mon tour, que j’adorais ses chansons, que « Faut vivre » était ma préférée, que je la connaissais par cœur :
Malgré le cœur qui perd le nord
Au vent d’amour qui souffle encore
Et qui parfois encore nous grise
Faut vivre