Apprendre à dire au revoir au passé pour aller de l’avant.
╰☆ Résumé ☆╮
Sarah va bientôt avoir trente ans. Tout lui réussit : un poste prestigieux dans l’univers prisé de la mode, une bande d’amis qui brûle la chandelle par les deux bouts, une vie de couple épanouie. C’est alors qu’un soir, elle tombe sur un livre : Marelle, de Julio Cortázar. Cette trouvaille est un séisme. Ce livre n’est pas n’importe lequel : les pages sont annotées de sa main et de celle d’un homme qu’elle a aimé bien des années plus tôt. Le passé ressurgit sans crier gare, et avec lui, les fantômes d’une passion aussi intense qu’insensée. Elle et lui avaient décidé de jouer à un jeu. Le jeu d’une passion véritable, sans se révéler leurs identités, un jeu qui devait rester en périphérie de leurs existences, ne jamais s’inviter dans la réalité. Bouleversée par ce livre qu’elle est incapable d’oublier, dernière trace de cette passion enfouie, Sarah va se lancer dans une enquête éperdue pour retrouver celui dont elle ignore tout, sinon que de l’aimer l’a marquée d’une brûlure indélébile.
Naviguant entre passé et présent, La Marelle est un aller-retour permanent entre la terre du pragmatisme et le ciel des idéaux, où se consument, se refroidissent et reprennent les flammes de toutes les passions, créatives, professionnelles et amoureuses. Un roman qui parle du feu en chacun d’entre nous.
✿ Mon avis ✿
Je suis Samantha Bailly sur les réseaux sociaux depuis un bon moment. J’ai adoré la trilogie des stagiaires et j’ai aussi lu ‘Nos âmes jumelles’ ainsi que son titre jeunesse ‘Chasseurs d’Aurore’. J’avais donc entendu parler de ce titre lorsqu’elle a décidé de tenter l’autoédition en numérique exclusivement. Je ne connais plus la raison de ce choix mais je sais que c’était délibéré bien qu’elle ait de nombreux éditeurs pour ses autres ouvrages. La marelle est un récit plus adulte, plus mature et peut être un peu plus sombre que ses autres ouvrages. Pourtant je n’ai pas adhéré complètement au livre.
Nous suivons Sarah, une jeune femme qui travaille – beaucoup trop dur et tard – dans le milieu de la mode. La jeune femme est en burn-out, épuisée jusqu’à n’en plus savoir qui elle est, ni ce qu’elle aime vraiment… voire qui. Nous alternons les moments de son histoire dans le passé, lorsqu’elle a rencontré un mystérieux garçon dans un bar. Un homme qui avait un prénom intéressant et avec qui elle a décidé de ne pas partager toutes les informations que l’on se raconte généralement au tout début (profession notamment). Elle commence avec lui une relation passionnelle et littéraire, eux qui ont tous les deux énormément de centre d’intérêts culturelles, s’endorment en lisant des passages du livre « Marelle ». Seulement, cette relation n’était pas faite pour durer. Un peu plus tard, nous avons vue sur la vie de Sarah au présent, moment où elle est en couple avec un autre homme, où elle travaille dans une autre boite. Toutefois, quelque chose va la pousser à replonger dans sa parenthèse amoureuse qu’elle n’arrive plus à se sortir de la tête.
Si j’ai trouvé les thèmes abordés (art, littérature, burn-out, féminisme) très intéressants, j’ai eu un peu plus de mal à trouver les personnages attachants. Je n’ai pas du tout vécu cette passion avec eux, je suis restée assez détachée de leur amourette et je n’ai pas eu envie de retourner la terre pour me retrouver à la place de Sarah dans le lit de son (pas si) gentleman. Par ailleurs, j’ai trouvé la vision de Sarah un peu moralisatrice à certains moments. Alors certes, c’est un roman qui met en scène une remise en question et qui est assez féministe, mais j’ai trouvé le ton un peu trop ‘noir et blanc’. Le roman manque également un peu d’intrigue. On est surtout sur un développement de personnages et sur du « psychique », moins sur du mouvement et de l’action. En tout cas une chose est sûre, ce n’est pas le genre de héros qui me font vibrer vu la relation assez toxique qui est développée.
Quelques bons points sont toutefois à souligner. La double temporalité qui donne du rythme au récit puisqu’on alterne les moments à chaque chapitre. J’ai aussi trouvé le concept ‘messages whatsapp’ versus lettres manuscrites très charmant. La modernité de ses échanges avec ses amis croise la tradition avec cette chouette correspondance qui permet à Sarah de mettre à plat ses sentiments lorsqu’elle communique avec son amie Marion. Et puis comme déjà mentionné, l’autrice nous parle liberté de la femme, passions artistiques, littérature, féminisme et burn-out. Tout cela fait que nous ne sommes pas dans une simple romance. Nous sommes surtout dans une remise en question, dans une ode au soi. Il est parfois important d’affronter les démons de notre passé et de regarder en soi pour savoir comment demain sera fait. Un titre particulier que je ne recommande pas à tout le monde mais qui a son petit quelque chose.
Les personnages secondaires sont ce qu’ils sont : secondaires. Ils sont présents de temps à autre mais l’autrice ne cherche pas à les développer d’avantage. La fin qui les concerne est assez soudaine voire quasi inexistante. La fin de l’héroïne quant à elle fut tout à fait parlante. J’ai adoré la manière dont l’autrice aborde cela et je suis fan de la fin qu’elle offre à son héroïne. Ce fut une terriblement bonne idée !
CHRONIQUE #797 – Janvier 2023
- Parution : 2018
- Editeur : Autoédition en numérique
- Nombre de pages : 304 pages
- Genre : Littérature