Je remercie les Editions La Table Ronde pour cette nouvelle lecture.
Bernardo Zannoni
Traduction (Italien) : Romane Lafore
Biographie de l'auteur :
Bernardo Zannoni est né en 1995 à Sarzana (Italie). Mes désirs futiles est son premier roman, vendu à plus de 20 000 exemplaires en Italie, couronné de nombreux prix et dont les droits ont été vendus aux États-Unis, en Allemagne, en Espagne et en Catalogne.
Présentation de l'éditeur
Archy naît dans une tanière au milieu de la forêt, au sein d'une portée de fouines. Son père a été tué par l'homme, et sa mère se démène pour nourrir ses petits au coeur de l'hiver. Très vite, Archy comprend qu'il doit lui aussi chasser s'il veut garder sa place dans la famille.Mais à peine s'est-il essayé à piller un nid qu'il se blesse. Son destin prend alors un sombre tour : devenu inutile à sa mère, il est vendu à un vieux renard cruel, Solomon le prêteur sur gages, qui en fait son esclave puis son apprenti avant de lui révéler son secret : il connaît l'existence de l'écriture, de Dieu et de la mort... Solomon lègue à Archy ce testament qui l'accompagnera toute sa vie dans son exploration de la forêt. Mais est-ce un trésor ou un fardeau que ce secret de l'homme ?À mi-chemin entre fable et roman d'initiation, Mes désirs futiles mêle aventure et philosophie pour mieux interroger la nature humaine et la force de nos désirs.
Ma chronique :
Un coup de cœur pour ce roman extraordinaire qui met en scène la vie d'une jeune fouine prénommée Archy. J'ai adoré l'atmosphère de ce conte s'adressant à des adultes. Les souvenirs des contes que l'on me racontait étant enfant me sont revenus avec eux les jeux comme les « Sylvanians » ou encore « Les copains de la forêt ». Mais plus sérieusement ce qui m'a soufflée c'est la profondeur des réflexions philosophiques et même mystiques qui sont développées. Tout début dans la tanière d'une famille de fouine, un jour le père ne revient pas et la mère se trouve seule pour élever sa portée. On ne peut pas dire qu'elle soit très maternelle cette maman fouine et Archy et ses frères et sœurs vont vivres bien des épreuves. Lorsque Archy devenu boiteux sera échangé et que Solomon le renard deviendra son maître, un tournant décisif s'effectue pour le meilleur et pour le pire. Les personnages de ce livre sont des animaux et la parole leur est donnée. L'enjeu de ce récit tourne autour des mots, de la transmission, du livre en tant qu'objet magique et convoité. Un fabuleux récit initiatique se dévoile au fil des pages. Solomon apparaît comme le maître, celui qui pourvoit à tous les besoins physiques et plus important encore il apportera à Archy une éducation, l'apprentissage de la lecture et de l'écriture au travers du seul livre en sa possession. Un livre des hommes où l'on parle de Dieu, de la vie et de la mort. Cette prise de conscience donnera à la vie et au temps qui passe une autre valeur. Est-ce une bonne chose ou au contraire un poids à porter, c'est ce que nous découvrirons. Mention spéciale pour la couverture du livre qui m'a attirée dès le départ ainsi que son titre qui donne envie d'en savoir plus. Bonne lecture.
Citations :Le vieux renard m'avait appris à lire, écrire, et travailler dur. Il m'avait ouvert les yeux sur le monde et sur notre existence, douloureuse et éphémère. Il m'avait appris à adorer un dieu qui ne nous empêcherait pas de disparaître.
Quoi qu’il en soit, vainqueurs ou perdants, ils étaient morts, à présent, et les montagnes et les fleuves, toujours à la même place.
Quant à moi, j’avais encore à vivre la dernière partie de mon existence.