" Des diables et des saints "
ANDREA Jean-Baptiste
(L'Iconoclaste)
Un choc. Bienfaisant. Aux tonalités musicales qui ont enchanté le Lecteur. " Les monstres fabriquent les monstres qui fabriquent les monstres. " Ce roman si singulier ne se borne pas à illustrer cette phrase-là. Non. Mais la musique en est l'argument tout autant que l'aliment. Celle qu'enseigne au narrateur un certain Rothenberg, vieux professeur de piano, exigeant, acariâtre, mais qui laissa d'indélébiles traces chez celui qui n'était alors qu'un enfant. Lequel enfant se retrouva bientôt orphelin : ses père et mère ainsi que sa petite sœur avaient péri dans un accident d'avion. Ce qui le conduisit directement dans un orphelinat dont l'Etat avait confié la gestion à des religieux, catholiques comme il se doit. Dont le directeur, l'abbé Sénac, un monstre à sa manière, onctueuse. Le Narrateur s'y éloigna de la musique sans jamais vraiment l'oublier. Jusqu'au jour où l'un des bienfaiteurs de l'institution l'imposa comme professeur chargé d'initier sa fille Rose au piano. La vie du Narrateur en fut alors bouleversée. Beethoven mais aussi les Stones y retrouvèrent toute leur place.
Le Lecteur abrège et simplifie. Ce roman mérite en effet beaucoup mieux que le succinct raccourci dont est laissée ici la trace. Mais serait-il opportun d'exiger d'un vieux et décadent Lecteur qu'il fasse connaître son enthousiasme d'une chatoyante manière ?