Diluées

Diluées
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Te souviendras-tu de moi et de tous ces jours où la passion a triomphé ? J’ai pris toutes les formes et ai voyagé à toutes les époques. J’ai exploré toutes les régions, tous les silhouettes. Je suis changeant, mobile, fluide et langoureux. Les amours qui m’honorent sont diverses, elles l’ont toujours été. Laisse-moi te guider au creux de mes souvenirs, prends les formes que j’ai prises, salue les corps que j’ai enlacés. Me suivras-tu à ton tour ? Me rencontreras-tu dans cette vie-là ?
Diluées
Un grand merci aux éditions ActuSF pour ce partenariat !
Pourquoi ce livre ? Un coup de tête. Ou plutôt la curiosité de découvrir cette originalité de nouvelles conçues et présentées comme un cadavre exquis, argument vendeur tout de même !
A peine reçu, je me suis fait une joie de lire l’avant-propos de Zoé Laboret. Très court, il a réussi à me mettre d’emblée à l’aise. Pour ceux qui me suivent depuis un moment, vous savez que j’ai un peu de mal avec le féminisme : autant je soutiens le propos, c’est évident, autant je suis perplexe quant à certains discours et leur manière de mener le combat. Dans ce recueil, on ne parle que d’amour (et de sexe) sous toutes ses formes et déclinaisons. Et cette phrase m’a rassurée : “On en prend sept fragments et on vous les donne, que vous fassiez partie de la communauté ou non”. L’inclusion de cette phrase m’a vraiment enjouée, reste à savoir si les nouvelles seront aussi top !
Je ne saurais dire la raison mais j'ai adoré Ereshkiwal de Morgane Stankiewiez. On nous promettait des récits sentimentaux et érotiques crus, cette nouvelle ouvre magnifiquement le bal. J'ai adoré la construction du personnage, qui sert à dépeindre la société décadente que nous sommes. Ou plutôt, comme le dirait une amie, comme les bourgeois le sont. Bref. L'héroïne m'a énormément touchée, dans sa déchéance et sa dépression. L'intrigue était très convenue, je me doutais du retournement de situation final, cela dit le message véhiculé m'a beaucoup touchée. Quant au style d'écriture, l'autrice réussit le tour de force d'avoir une plume à la fois brute et poétique. Ce recueil commence ainsi sur les chapeaux de roue et j'ai hâte de lire la suite ! (18/20)
La suite m'a mis une belle claque ! Couleur d'écume de Morgan of Glencoe est une bombe en toute simplicité, un concentré d'émotions brut décrites par une plume relevée, au goût de sel. L'univers de la piraterie sert parfaitement l'enjeu de cette relation entre terre et mer, entre brutalité et mélodie. Qu'est-ce que j'aimerais être sur ce bateau, dans cette ambiance bonne enfant et ces relations sans complexe. Korka me manquera, Aoife tout autant ! Pas de doute, il faut vraiment que je découvre cette Autriche au travers de sa Dernière Geste… (20/20)
Je ressors déçue par Voeux électriques de Karine Rennberg. Autant j'ai trouvé la plume très douce, autant je reste sur ma faim quant à l'intrigue : la fée joue un rôle important et pourtant elle reste trop discrète. J'ai aimé la relation entre Amélie et Camille mais tout s'emballe trop vite et on perçoit peu l'univers qui les entoure. Ce n'est pas un flop total, seulement ça tombe à plat… d'autant plus que la nouvelle est située après deux récits intenses. (13/20)
J'ai beaucoup apprécié Bouches d'incendie de Cordélia, même si le souvenir sera plus diffus que les deux premières nouvelles de ce recueil. La romance est un poil trop rapide pour moi, ne croyant pas vraiment aux coups de foudre, seulement je comprends totalement Sam, obnubilé par Morgan, qui dégage une aura magnétique fascinante. Comme le souligne le protagoniste, l'assurance de l'autre fait énormément. À côté de ça j'adhère totalement au message anti-nucléaire (même si je ne vois pas ce qui pourrait remplacer cette source d'énergie), ainsi ce fut dans l'ensemble une bonne découverte. (15/20)
J'ai adoré Vieilles connaissances de Nadège da Rocha. Déjà je suis complètement fan du décor médiéval avec la mise en scène de ces chevaliers en tournoi. On reconnaît là un topos de la fantasy et pourtant je ne m'en lasse pas. J'ai également adoré les héroïnes. Viviane, Morgane, Galinda, tant de personnalités fortes et d'assurance, de volonté et de peur enfouie. Ce fut une nouvelle rythmée, avec une belle plume qui fait la part belle aux sentiments. L'érotisme est présent également, en plus discret et moins cru que dans d'autres textes. Pour moi c'est une belle réussite ! (17/20)
Cela ne va pas être simple d'évoquer la nouvelle suivante, Alpha beauty de Théodore Koshka. J'ai adoré et détesté cette œuvre et, si j'en crois ma réaction en écrivant ces mots, je pense même avoir adoré la détester. L'intrigue est assez basique, une sorte de tragédie grecque où se mêlent des malheureux et des moins malheureux, des histoires de mariage forcé, de l'élite et de la classe populaire. Tout ça résumé en une relation entre O et Iek. J'ai eu franchement du mal à adhérer au nouveau système syntaxique marquant la différence entre les Alphas, les Bêtas et les Omégas, faisant de cette nouvelle la plus couillue du recueil. Une fois passée l'appréhension de la difficulté lexicale, ce n'est que du bonheur, avec des révélations sensées et douloureuses. Je n'ai pas regardé le tableau qui ouvre le bal de ce récit, si bien que je ne comprenais pas forcément qui était quoi au tout début, notamment dans le sexe, l'identité de l'individu, mais après réflexion cela a augmenté le charme de la nouvelle, d'autant plus que Théodore Koshka reste évasive dans sa manière d'écrire les rapports sexuels. Bref, un récit étonnant, unique, une intrigue assez simple mais une forme qui restera longtemps gravée en tête. (18/20)
Je ne connais pas vraiment les productions de J.-M. Corrèze, même si je pense l’avoir déjà croisée au détour d’une ou deux nouvelles. Je ne savais pas à quoi m’attendre avec Comme un soleil mais je ressors charmée. Au travers de cette histoire singulière, de ces amours éphémères et successifs, c’est la vie d’une divinité qui nous est contée, ou plutôt l’Histoire des panthéons en général, de leur apogée à leur gloire déchue, de la manière dont ils sont façonnés puis oubliés. L’amour, c’est la vie, c’est ce que j’ai ressenti tout au long de cette lecture, un message qui me restera évidemment en tête. Une jolie découverte, portée par une plume sobre mais plaisante. (16/20)
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Je vais commencer par dire que je ne comprends pas comment on puisse qualifier ce recueil de cadavres exquis, étant donné que les nouvelles n’ont aucun lien entre elles si ce n’est la succession de récits romantiques voire érotiques, sous un angle des plus inclusifs. Elles sont peut-être écrites les unes après les autres, mais je l’avais compris dans le sens où la nouvelle suivante reprendrait un détail, un personnage, etc, s’en approprier pour ouvrir sur tout autre chose. Je ressors donc un peu déçue de ce côté-là. Maintenant, voyez la note globale et les notes nouvelle par nouvelle, j’ai été conquise par la plupart des récits, à une exception près. Les décors sont aussi variées que les relations amoureuses et la manière dont elles sont mises en scène. Je me suis régalée aux côtés de tous ces personnages, aux histoires si différentes, souvent bouleversantes ou marquantes. Pas de doute, je recommanderai ce recueil à bon nombre d’amis lecteurs !
Diluées
17/20