Nous revoilà pour une chronique BD, grâce à la Masse Critique Babelio de Décembre (encore). On vous parle aujourd’hui de Mon ami Pierrot de Jim Bishop.
Les Masses Critiques Babelio c’est un peu le piège. Chaque fois qu’on jette un œil, on a la certitude de tomber sur au moins un titre qui nous intéressait. Une fois n’est pas coutume, nous avons encore succombé face au splendide trait de Jim Bishop dont nous avions adoré la BD Lettres perdues, publiée chez Glénat également, en 2021. Alors flop ou top ? Ni l’un ni l’autre. Une lecture qui présente bien des atouts mais qui n’a malgré tout par réussi à nous convaincre totalement. On vous explique ça tout de suite, suivez le guide !
Amour magique, amour toxique.
Jeune fille issue de la noblesse, Cléa est promise à un bel avenir aux côtés du fils du comte de l’Eau, Berthier. Mais alors qu’elle s’apprête à l’épouser, elle fait une rencontre des plus inattendues : celle de Pierrot, un magicien des rues ! Ce saltimbanque va faire chavirer son cœur. Charmant, galant, et un brin intrigant, il lui offre le vent de liberté qui manque à sa vie. En le suivant dans son antre caché au cœur de la forêt, c’est tout un monde merveilleux qui s’ouvre devant elle ! Mais les vertiges de l’amour seront de courte durée et déjà les premières larmes coulent sur les joues de Cléa. Bientôt la passion cédera la place à la confusion. Mais qui est vraiment Pierrot ? Pendant ce temps, Berthier désemparé, se lance à la recherche de sa fiancée sans se douter un instant que cette quête pourrait le mener au seuil de la folie.
Une BD haute en couleurs
Jim Bishop nous a encore une fois régalé les yeux. Si Lettres perdues nous avait absolument émerveillés avec ses tons tirant sur le pastel, Mon ami Pierrot présente de son côté des couleurs beaucoup plus vives qui ne manquent pas de charme. Le bdéiste fait preuve d’audace dans la première partie de la BD avec des pleines pages au découpage original, jouant sur le mouvement aussi bien que sur les échelles de grandeur, le tout pour notre plus grand plaisir, évidemment. Au fil des pages le découpage se fait cependant plus classique, le tout reste efficace mais moins éblouissant visuellement. Histoire de vous faire un peu goûter à la beauté de ces pages, on vous met deux planches.
Les premières pages de la bande dessinée sont lisibles directement sur le site des éditions Glénat si jamais ces planches chatoyantes attisent votre curiosité !
Dans une interview postée directement sur le site de son éditeur, Jim Bishop évoque ses inspirations : l’Atelier des sorciers, mais aussi Moebius, Taiyou Matsumoto et Hayao Miyazaki. De ce dernier, Jim Bishop affirme vouloir « s’émanciper » et pourtant nous n’avons pu nous empêcher de penser au Château Ambulant en découvrant l’univers de Mon Ami Pierrot.
Aux côtés de Cléa, promise à Berthier, fils du comte de l’Eau, nous découvrons un univers empreint de magie dans lequel se déplace avec aisance le fantasque Pierrot. Mêlant des éléments du conte à des éléments fantastiques, Mon Ami Pierrot est par certains aspects une BD enchanteresse. Ainsi au fil de ces pages vous croiserez des arbres doués de consciences, des fées, des sorcières hideuses capables de prendre l’apparence de belles jeunes filles ou encore la fameuse Baba Yaga et sa maison sur pilotiseds de poules ! Un mélange savoureux mais qui a malgré tout peiné à nous emporter totalement.
Une histoire un peu trop prévisible
Si le dessin et la colorisation sont à la limite de la perfection (enfin en tout cas, nous c’est tout ce qu’on aime !), le scénario pêche par sa prévisibilité. Une prévisibilité qui repose probablement sur le fait que cette histoire est grandement inspirée du conte, un genre très codifié et aux ressorts bien connus de tous… Mais pas seulement.
Décrivant littéralement la magie des premiers instants amoureux entre Cléa et Pierrot, la bande dessinée de Jim Bishop dépeint par la suite les désillusions de la jeune Cléa face à ce qui devait être le grand amour et qui, finalement se transforme en une relation malsaine. On salue la volonté de Jim Bishop d’évoquer, une fois encore, une thématique tout à fait universelle à travers un récit magique, quasi onirique, mais en dépeignant cette relation amoureuse toxique, il tombe parfois dans le déjà-vu. Scénaristiquement le tout est un peu convenu et nous a laissés sur notre faim.
Le trait de Bishop ne parvient pas à sauver cette BD dont les faiblesses scénaristiques restent trop importantes. On a passé un agréable moment mais on n’est malheureusement par certaines de se souvenir très longtemps de ce titre et ça, ça nous chagrine un peu.
Et vous ? Vous avez déjà lu des bande dessinées de Jim Bishop ? Si oui, n’hésitez pas à en parler avec nous dans les commentaires. Nous serions ravies d’avoir votre point de vue sur ces livres dont on aime tant l’esthétique !
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