Si la lecture de l’album est ardue, le pitch en est très simple. Berlin en 1963, la Guerre froide (1947-1991) a coupé la ville en deux par un sinistre Mur, entre l’Ouest et les pays du bloc soviétique. En Juin de cette année, le président des Etats-Unis, J.F. Kennedy doit se rendre dans la ville très brièvement, huit heures, pour y prononcer son fameux discours « Ich Bin Ein Berliner ». C’est aussi l’occasion rêvée pour l’ignoble, machiavélique et increvable Olrik, de réaliser un coup de maître lui assurant le pouvoir mondial ! Pas de chance, Blake et Mortimer sont sur l’affaire… ce qui fait dire à l’ignoble « Décidément, c’est une aimantation plus forte que l’amour. Où que je sois dans le monde, je finis toujours par vous voir arriver. »
Les habitués de la série vont retrouver dans ce nouveau volume tout ce qu’ils attendent et espèrent y trouver. Une intrigue qui part dans plusieurs directions au début, au propre comme au figuré, de l’Oural à Londres puis à Berlin. De sinistres soviétiques, un savant fou digne des laboratoires nazis, le fameux Olrik derrière tout ça et nos deux compères, à la vie à la mort, se tirant de pièges invraisemblables autant qu’abracadabrant sans être dépeignés, ponctuant leurs efforts de « Old Chap ! » et autre « Good Heavens ! »
J’ai dit que la lecture était ardue car si vous n’êtes pas habitué de cette série, vous ignorez qu’ici nous sommes au royaume du phylactère copieux ! Le genre de BD où s’il y a beaucoup à voir évidemment, il y a encore plus à lire ! Ca se lit et ça se relit, ne serait-ce que pour boucher les ellipses du scénario.
Une intrigue épatante, des héros aussi sympathiques que leur adversaire inusable est affreux, et un contexte historique qui rajoute un peu de sérieux à cette chouette aventure.