Je remercie les Editions de l'Archipel pour ce SP.
Régis Descott
Biographie de l'auteur:
Régis Descott est l'auteur, notamment, de Pavillon 38 et Obscura (Lattès). Pour ce livre qui mêle roman policier et récit historique, il a séjourné à plusieurs reprises à Berlin.
Présentation de l'éditeur :
Gerhard Lenz, commissaire à la KriPo à Berlin, doit enquêter sur une série d'assassinats dont les mises en scène semblent ritualisées. Une investigation qui le conduira dans le dédale des administrations du Reich et lui fera découvrir l'ampleur du programme d'euthanasie de masse gardé secret par les autorités...
Un commissaire du Reich se dresse face à l'hydre nazie
Berlin, 1943. Après Stalingrad, Hitler a décrété la guerre totale. Gerhard Lenz, commissaire à la Kripo, tente d'organiser la clandestinité de Flora, la jeune Juive qui attend un enfant de lui, quand un psychiatre, membre du NSDAP, est assassiné.
L'enquête sera pour lui l'occasion de découvrir l'ampleur du programme d'euthanasie de masse, dit Aktion T4, et le rôle joué par les médecins nazis.
Dans une ville au bord de l'abîme, Topographie de la terreur raconte le combat d'un homme seul face à l'hydre totalitaire.
Énorme coup de cœur pour ce polar noir se déroulant à Berlin centre de la terreur nazie. Dans les années 1942/1943, années où le nazisme bat son plein, le commissaire Gerhard Lenz de la Kripo se voit confier une enquête qui pourrait bien le mettre, lui et sa famille en grand danger. Lorsque l'on retrouve les corps de deux médecins nazis assassinés et mis en scène de façons identiques, l'enquête s'annonce complexe. Une plongée dans ce que le troisième Reich a de plus effrayant. Clandestinité des derniers juifs restant, délations et dénonciations, euthanasie de masse et autres tortures pour obtenir des renseignements. Si l'on songe que la profession des médecins était « la plus nazifiée entre toutes, au sein de ce régime hygiéniste, obsédé par la performance et la pureté de la race » il y a de quoi frémir. On sent que l'auteur a fait un grand travail de recherches historiques et les détails sur le quotidien des berlinois à cette époque sont incroyables. Je suis entrée complètement dans l'histoire, les personnages sont très réalistes, le couple de gardien d'immeuble plus vrai que nature. Le côté anecdotique des problèmes mathématiques que l'on proposait dans les écoles m'a laissée sans voix. Gerhard Lenz sera bien seul a opposer une résistance au péril de sa vie, il doit se méfier de tous même de son adjoint sortant du moule des jeunesses hitlériennes. Alors au delà de la mise en lumière de la cruauté de ce régime totalitaire, c'est bien la façon dont Gerhard, son frère Armin et bien d'autres vont le vivre qui est la plus intéressante. De quelle manière ils vont lutter et se rebeller avec leur propres armes l'un étant journaliste homosexuel et l'autre occupant un poste au sein de la Kripo. Impossible de lâcher ce livre avant la dernière page et il reste encore dans ma tête. Je ne doute pas qu'il plaira aux passionnés de la Seconde guerre mondiale autant qu'à ceux qui aiment les polars car l'alliance des deux est une réussite. Bonne lecture.
Citations :Il a encore été question lors de la conférence de presse , des Sprachregelungen *. Ainsi, on ne doit pas employer les termes « extermination », « liquidation » ou « tuerie », mais « Solution finale «, « évacuation » et « traitement spécial », on ne doit pas parler de « déportation » mais de « réinstallation » ou de « travail à l'Est ». Ne pas nommer un crime afin d'en limiter la portée.
*règles de langage
Mais, au-delà des actes, le nazisme attendait une adhésion totale à son idéal, un conditionnement se révélant jusque dans les réflexes, par une abolition des frontières entre vies professionnelle et privée, et les idéologues du parti s'y entendaient pour l'obtenir.