Valentina – Christophe

Valentina – Christophe

Valentina
Par Christophe Siébert
Chez Au diable vauvert

Avertissements de contenu : violence physique et psychologique, sexe, meurtre, viol, violence policière, drogues, alcool, pédophilie.

Mertvecgorod, tournant de l’an 2000.
Pour fuir une misère à laquelle ils sont socialement prédestinés, cinq ados noient leur lucidité dans toutes les drogues possibles et une bande-son pop, punk et indus russe des années 1980-90, romantique et rebelle.
Mais l’assassinat de leur voisine Valentina, vieux travesti à la vie mystérieuse, va révéler une ombre bien plus dangereuse que leur petite délinquance ordinaire.


La littérature punk m’ambiance réellement, j’étais vraiment contant de recevoir Valentina dans ma boite à lettres ! Le livre-objet est merveilleux, je salue le travail éditorial !

Je ne connaissais pas l’œuvre de Christophe Siébert mais elle m’intéressait. Valentina est un pont intéressant pour entrer dans son univers. Dans ce roman, on suit la plèbe, les petites gens, un groupe de gamins désœuvrés qui oscillent entre les larcins et la drogue, obligé d’aller à l’école pour que leurs parents touchent des allocations. Mertvecgorod, petit pays libéré de l’URSS, est crade et sombre. La plume très organique de Christophe Siébert nous fait très bien ressentir cet univers, mêlant ressenti, musiques punk et underground et flots de mots-pensées.
Sa plume rend le récit que plus riche et plus fort, plus dure également. Les passages-pensées du tueur sont par exemple difficiles à lire par le style et par le contenu. Nous avons affaire à un homme fou, dérangé comme la société l’entend. C’est pas glorieux.

Si ses personnages sont extrêmement vivants, j’ai été dérangé sur plusieurs aspects. Déjà, le sexe est très présent dans Valentina. Le soucis, c’est que les narrateurs sont des gosses, des adolescents de quinze ans maximum. Une des narratrices a été en couple avec un flic à l’age de 13 ans, par exemple. Je comprends que Christophe Siébert nous narre ici une société viciée, corrompue par la drogue, le sexe et la corruption. Les enfants ne sont pas épargnés, malheureusement.
La narration est également très libidineuse, je n’ai pas aimé ce regard masculin sur la femme. Elle n’est qu’un objet de désir, voilà le ressenti.

Valentina est un ouvrage brute, déprimant, qui ne conviendra certainement pas à tous les publics. Son univers est sale, sa plume est sale et laisse très peu d’opportunité au rêve et à l’optimisme. C’est un livre là pour déranger, c’est certain !