Éditions Albin Michel, 2021 (356 pages)
Ma note : 15/20Quatrième de couverture ...
Automne 1830, dans un Paris fiévreux encore sous le choc des Journées révolutionnaires de juillet, le gouvernement de Louis-Philippe, nouveau roi des Français, tente de juguler une opposition divisée mais virulente.
Valentin Verne, jeune inspecteur du service des mœurs, est muté à la brigade de Sûreté fondée quelques années plus tôt par le fameux Vidocq. Il doit élucider une série de morts étranges susceptibles de déstabiliser le régime.
Car la science qui progresse, mêlée à l'ésotérisme alors en vogue, inspire un nouveau type de criminalité. Féru de chimie et de médecine, cultivant un goût pour le mystérieux et l'irrationnel, Valentin Verne sait en décrypter les codes. Nommé par le préfet à la tête du " bureau des affaires occultes ", un service spécial chargé de traquer ces malfaiteurs modernes, il va donner la preuve de ses extraordinaires compétences.
Mais qui est vraiment ce policier solitaires, obsédé par la traque d'un criminel insaisissable connu sous le seul surnom du Vicaire ? Qui se cache derrière ce visage angélique où perce parfois une férocité déroutante ?
Qui est le chasseur, qui est le gibier ?
La première phrase
" Affronter sa peur.
Lorsqu'il a découpé la toile de tente à l'aide d'un tesson de bouteille, l'enfant croyait trouver un refuge. Il ne pouvait pas imaginer ce qui l'attendait à l'intérieur. "
Mon avis ...
Reçu en cadeau à l'occasion des fêtes de Noël, il me tardait de découvrir Le bureau des affaires occultes tant j'étais certaine de passer un bon moment. Vous le savez peut-être, les polars historiques sont tout à fait ma tasse de thé. Je ne me suis pas trompée puisque j'ai beaucoup aimé ce roman ainsi que son héros : Valentin Verne.
Hautement documenté, ce polar nous plonge dans le Paris des années 1830. Suite à la révolution dite des Trois Glorieuses, qui met fin à la Restauration, Louis-Phillipe succède à Charles X. Les opposants sont légion, et le climat politique demeure pour le moins instable.
Dans la lignée des grands détectives de l'Histoire, de Vidocq en passant par Nicolas Le Floch, Eric Fouassier nous propose ici de suivre les péripéties de Valentin Verne, un jeune inspecteur du service des mœurs. Celui-ci se doit d'enquêter sur une série de morts étranges, toutes liées à un miroir... En parallèle, notre héros s'est donné pour mission de pourchasser un vicaire dont les faits font tout bonnement froid dans le dos.
J'ai beaucoup aimé les personnages de ce roman, ainsi que les scènes d'action. On ne s'ennuie pas une seule seconde, et l'on apprend beaucoup sur cette période historique ainsi que la société qui la compose (aristocratie, bourgeoisie, sans oublier les classes inférieures et escrocs en tout genre).
Valentin Verne est un héros solide et droit dans ses bottes. Féru de chimie et de sciences, c'est un policier qui met au service ses connaissances médicales au service du crime. S'il possède un côté résolument sympathique, une part d'ombre subsiste. Il n'hésite pas à sortir sa canne épée pour mater les voyous, et son combat contre le crime cache en réalité un passé douloureux. Porteur d'un lourd secret dont nous ignorons tout au départ, tout finit finalement par se recouper et l'on comprend mieux la quête de justice (ou la soif de vengeance) qui anime notre personnage principal.
Ce polar historique présente de nombreuses qualités : une trame historique documentée, un héros attachant ainsi que la promesse de quelques frissons. Cette lecture ne fut cependant pas un coup de cœur. J'ai été un peu déçue de l'explication qui nous est donnée quant au lien entre les crimes et les miroirs. De même, certains passages mettant en scène le Vicaire ont été assez durs émotionnellement à lire. Pour autant, je souhaite découvrir la suite tant j'ai le ressenti d'avoir lu un polar historique différent de mes lectures habituelles. Les "méchants" sont plutôt bien campés, et l'on se plaît à évoluer dans le Paris de cette première moitié du XIXème siècle.
Extraits ...
" L'homme au chapeau de paille avait repris sa place sur son pliant. Bien peu auraient su reconnaître, sous l'apparence paisible de ce pêcheur anonyme, le forçat qui s'était évade plusieurs fois des bagnes de Brest et de Toulon, l'ancien chef de la brigade de sûreté qui signait ses notes de service "monsieur V.".
V pour Vidocq. "