Quelques mois avant de mourir (tandis qu’il écrivait un poème), Jim Harrison a enfin accepté de se confier à son ami François Busnel qui projetait de faire un film sur l’écrivain depuis des années. Ce film s’appelle Seule la Terre est éternelle.
Seule la Terre est éternelle :
Ces cinq mots furent le premier titre qu’il donna à ses mémoires finalement intitulées En marge (Off to the Side), ils proviennent d’un proverbe lakota : “Courage! Seule la terre est éternelle”. Ils deviendront le titre d’une nouvelle de Jim Harrison publiée après sa mort dans la revue America.
Un livre accompagne donc ce film magnifique. Il est composé de trois parties. Dans la première, François Busnel raconte pourquoi il a voulu réaliser un film sur Jim Harrison, quel film il a voulu faire sur cet homme – enfin, avec cet homme – et comment il a ainsi appris à réaliser un film en même temps. Sans le vouloir (ou peut-être le savait-il…), Jim Harrison a d’ailleurs écrit un dernier roman initiatique, celui de François qui s’embarque dans une quête qui le changera à tout jamais. L’auteur de Dalva savait qu’il n’aurait pas le temps d’écrire un autre long roman, il semble avoir trouvé la parade pour construire quelque chose qui y ressemble. Sa malice n’avait pas d’égale, après tout.
La deuxième partie est un recueil de citations en lien avec les mots-clés qui ont rythmé la vie de Jim Harrison. Elle est ponctuée de photographies personnelles de Jim Harrison. La troisième est le journal de bord de François Busnel lorsqu’il retourne filmer après la disparition de Jim Harrison. Cette dernière partie est elle aussi accompagnée de photos, c’est d’ailleurs elles qui s’imposent au-dessus des notes prises et partagées par François Busnel.
J’ai aimé :
- Retrouver Jim Harrison à travers les yeux, l’amitié et l’affection de François Busnel.
- Entrer dans la réalisation du film.
- Les anecdotes racontées (comme celle avec Jack Nicholson ou celle qui explique comment Jim Harrison a financé l’écriture de La route du retour, la suite de Dalva).
- Jim. Tellement présent, tellement touchant, tellement drôle, tellement plus humain que tant d’autres “humains”. Jim qui nous remet dans le droit chemin. Jim qui semble être là, assis à nos côtés pendant la lecture, à tirer sur sa cigarette et à nous regarder avec ses yeux de vieux sage.
- Que ce livre donne envie de revoir le film tout en sachant que le regard sera différent, que l’émotion sera encore plus grande.
- La présence, tout comme dans le film, des amis de Jim : Pete Fromm, Jim Fergus, Dan O’Brien.
- Les références à leurs œuvres à eux, les conseils de lectures de Jim.
- Les informations biographiques sur Jim.
- Que ce livre apparaisse comme un guide pour accompagner la lecture des textes de Jim. Ou qu’il soit une formidable initiation, préparation à la rencontre avec “l’ours” !
- Le recueil de citations très précises. Jim était dans tous ses romans, des petits bouts de lui étaient dans presque tous ses personnages, dans leurs rêves et leurs propos.
- Réaliser à quel point faire ce film était nécessaire à François Busnel. Il semble renaître à travers cette mission personnelle. Le journaliste affiche une facette qui touche énormément le lecteur.
- L’émotion qui se dégage des mots de François Busnel, de sa relation avec Jim.
Présentation de l’éditeur :
Quelques mois avant sa disparition, Jim Harrison s’est longuement confié aux caméras de François Busnel et Adrien Soland. Ils en ont tiré un film, Seule la Terre est éternelle, à la fois portrait d’un écrivain en liberté, célébration de la nature sauvage et road movie au cœur de l’Amérique des grands espaces. Dans ce récit très personnel, François Busnel raconte les coulisses d’un tournage pas comme les autres. Il brosse le portrait d’un homme au soir de sa vie, dont l’oeuvre ne cesse d’interroger notre rapport à la nature, et propose un voyage insolite à travers l’Ouest mythique, des forêts du Montana à la frontière mexicaine en passant par les réserves indiennes et quelques-uns des plus beaux sites des États-Unis. Une anthologie inédite de textes de Jim Harrison accompagne ce testament spirituel et joyeux. Celui d’un écrivain merveilleusement iconoclaste, à la liberté de ton pleine d’irrévérence et qui dénonce le saccage de la Terre avec une sagesse teintée d’un humour ravageur.